L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 340

à mon égard toutes choses, dans

l’affaiblissement où vous m’avez réduit.

Je vous loue, mon Dieu, et je

vous bénirai tous les jours de ma vie,

de ce qu’il vous a plu me réduire dans

l’incapacité de jouir des douceurs de

la santé, et des plaisirs du monde ;  et

de ce que vous avez anéanti en quelque

sorte, pour mon avantage, les

idoles trompeuses que vous anéantirez

effectivement pour la confusion

des méchants au jour de votre colère.

Faites, Seigneur, que je me juge moi-

même ensuite de cette destruction

que vous avez faite à mon égard ; afin

que vous ne me jugiez pas vous-même

ensuite de l’entière destruction

que vous ferez de ma vie et du monde.

Car, Seigneur, comme à l’instant de

ma mort je me trouverai séparé du

monde, dénué de toutes choses, seul

en votre présence, pour répondre à

votre justice de tous les mouvements

de mon cœur, faites que je me considère

en cette maladie comme en une

espèce de mort, séparé du monde, dénué

de tous les objets de mes attachements,

seul en votre présence, pour

implorer de votre miséricorde la conversion

 

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