L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 341

de mon cœur ; et qu’ainsi j’aie

une extrême consolation de ce que

vous m’envoyez maintenant une espèce

de mort pour exercer votre miséricorde,

avant que vous m’envoyiez

effectivement la mort pour exercer

votre jugement. Faites donc, ô mon

Dieu, que comme vous avez prévenu

ma mort, je prévienne la rigueur

de votre sentence ; et que je m’examine

moi-même avant votre jugement,

pour trouver miséricorde en

votre présence.

IV.

Faites, ô mon Dieu, que j’adore

en silence l’ordre de votre providence

adorable sur la conduite de ma

vie ; que votre fléau me console ; et

qu’ayant vécu dans l’amertume de

mes péchés pendant la paix, je goûte

les douceurs célestes de votre grâce

durant les maux salutaires dont

vous m’affligez. Mais je reconnais,

mon Dieu, que mon cœur est tellement

endurci et plein des idées, des

soins, des inquiétudes, et des attachements

du monde, que la maladie non

plus que la santé, ni les discours, ni

les livres, ni vos Écritures sacrées,

 

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