L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 351

n’être pas abandonné aux douleurs de

la nature, sans les consolations de votre

Esprit ; car c’est la malédiction

des Juifs et des Païens. Je ne demande

pas d’avoir une plénitude de consolation

sans aucune souffrance ; car

c’est la vie de la gloire. Je ne demande

pas aussi d’être dans une plénitude

de maux sans consolation ; car c’est

un état de Judaïsme. Mais je demande,

Seigneur, de ressentir tout ensemble,

et les douleurs de la nature pour

mes péchés, et les consolations de

votre Esprit par votre grâce ; car

c’est le véritable état du Christianisme.

Que je ne sente pas des douleurs

sans consolation ; mais que je sente

des douleurs et de la consolation

tout ensemble ; pour arriver enfin à

ne sentir plus que vos consolations

sans aucune douleur. Car, Seigneur,

vous avez laissé languir le monde

dans les souffrances naturelles sans

consolation, avant la venue de votre

Fils unique : vous consolez maintenant,

et vous adoucissez les souffrances

de vos fidèles par la grâce de votre

Fils unique : et vous comblez d’une

béatitude toute pure vos Saints

 

Page de titrePréfaceApprobationsTable des TitresAvertissementPenséesTable des Matières