Pensées - page 68
auxquels Dieu a révélé ses mystères ;
que tous les hommes sont corrompus
et dans la disgrâce de Dieu ; qu’ils
sont tous abandonnés à leur sens et à
leur propre esprit ; et que de là viennent
les étranges égarements, et les changements
continuels qui arrivent entre eux,
et de Religion, et de coutume ; au
lieu qu’eux demeurent inébranlables
dans leur conduite : mais que Dieu
ne laissera pas éternellement les autres
peuples dans ces ténèbres ; qu’il viendra
un libérateur pour tous ; qu’ils
sont au monde pour l’annoncer ; qu’ils
sont formés exprès pour être les hérauts
de ce grand avènement, et pour
appeler tous les peuples à s’unir à eux
dans l’attente de ce libérateur.
La rencontre de ce peuple m’étonne,
et me semble digne d’une extrême
attention par quantité de choses
admirables et singulières qui y paraissent.
C’est un peuple tout composé de
frères ; et au lieu que tous les autres
sont formés de l’assemblage d’une infinité
de familles, celui-ci, quoique
si étrangement abondant, est tout sorti
d’un seul homme ; et étant ainsi |