Règle de la créance  – Fragment n° 8 / 8 – Papier original : RO 295-6

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 81 p. 313 v°  / C2 : p. 407

Éditions savantes : Faugère II, 404 / Brunschvicg 364 / Tourneur p. 61-2 / Le Guern 464 / Lafuma 508 (série XX) / Sellier 679

 

 

 

Nec me pudet ut istos fateri nescire quod nesciam.

 

 

Melius non incipient.

 

 

Ce fragment fait partie des excerpta tirés de Montaigne par Pascal (voir les fragments précédents). L’originalité de ces notes consiste en ce qu’il utilise les Essais comme un réservoir d’excerpta d’auteurs autres que Montaigne lui-même. Parmi les citations en question, la plupart n’a pas été intégrée à des textes étoffés, mais certaines d’entre elles peuvent être associées à d’autres fragments. Quoiqu’ils ne soient assortis d’aucun commentaire, ces extraits présentent donc l’intérêt de nous renseigner sur les techniques de composition de Pascal. Ce fragment par exemple peut être rapproché des travaux sur le vide.

 

Nec me pudet ut istos fateri nescire quod nesciam : « Je n’ai pas honte, comme ces gens-là, d’avouer que j’ignore ce que j’ignore ».

Melius non incipient : « Il vaut mieux qu’ils ne commencent pas qu’ils ne s’arrêtent ».

 

Analyse détaillée...

 

Fragment connexe

 

Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230). De là vient que presque tous les philosophes confondent les idées des choses et parlent des choses corporelles spirituellement et des spirituelles corporellement, car ils disent hardiment que les corps tendent en bas, qu’ils aspirent à leur centre, qu’ils fuient leur destruction, qu’ils craignent le vide, qu’ils ont des inclinations, des sympathies, des antipathies, qui sont toutes choses qui n’appartiennent qu’aux esprits. Et, en parlant des esprits, ils les considèrent comme en un lieu, et leur attribuent le mouvement d’une place à une autre, qui sont choses qui n’appartiennent qu’aux corps.

 

Texte connexe

 

Récit de la grande expérience de l’équilibre des liqueurs, OC II, éd. J. Mesnard, p. 688-689 : « Ce n’est pas en cette seule rencontre que, quand la faiblesse des hommes n’a pu trouver les véritables causes, leur subtilité en a substitué d’imaginaires, qu’ils ont exprimées par des noms spécieux qui remplissent les oreilles et non pas l’esprit : c’est ainsi que l’on dit que la sympathie et antipathie des corps naturels sont les causes efficientes et univoques de plusieurs effets, comme si des corps inanimés étaient capables de sympathie et d’antipathie. Il en est de même de l’antipéristase, et de plusieurs autres causes chimériques, qui n’apportent qu’un vain soulagement à l’avidité qu’ont les hommes de connaître les vérités cachées, et qui, loin de les découvrir, ne servent qu’à couvrir l’ignorance de ceux qui les inventent, et à nourrir celle de leurs sectateurs ».

 

Mots-clés : Commencer Ignorer.