Géométrie-Finesse II – Fragment n° 2 / 2 – Papier original : RO 169-2
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 84 p. 323 / C2 : p. 403-403 v°
Éditions savantes : Faugère I, 151 ; I, 223, CXLVI / Havet VII.34 et XXV.124 / Brunschvicg 4 et 356 / Tourneur p. 65-1 / Le Guern 467 / Lafuma 513 et 514 (série XXII) / Sellier 671
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Transcription savante (origine : Recueil des originaux)
\ Geometrie, // Finesse. / 1 ------------- La vraye eloquence se moque de l’eloquence, la vraye moralle se moque de la moralle. C’est a dire que la moralle du jugement se moque de la moralle de l’esprit qui est sans regles 2, Car le jugement est celuy a qui appartient le sentiment, l’esprit, la finesse est la part du jugement est celle la geometrie ^ de l’esprit. Se moquer de la Philosophie c’est philosopher --------------- -------------------------------------- La nourriture du corps est peu a peu,. plenitude de nourriture, & peu de substance -------- |
Notes
1 C1 et C2 puis Ph. Sellier transcrivent « Geometrie / Finesse. » ; P. Faugère : « Géométrie. — Finesse. » ; E. Havet et L. Brunschvicg : « Géométrie, finesse » ; L. Lafuma et M. Le Guern : « Géométrie. Finesse. »
2 C1 et C2 : « règle ». P. Faugère a corrigé.
Premières éditions et copies des XVIIe - XVIIIe siècles et du début du XIXe
L’édition de Port-Royal ne conserve pas ce texte.
La copie Périer reproduit une grande partie du texte, sans faute, p. 164 v° :
Géométrie, finesse
La vraie éloquence Se moque de l’Eloquence. la vraie morale se moque de la morale, c’est à dire que la morale du jugement Se moque de la morale de l’Esprit qui est sans regle.
Car le Jugement est celui à qui appartient le sentiment comme les sciences apartiennent à l’esprit, la finesse est la part du jugement, la géometrie est celle de l’Esprit.
Se moquer de la Philosophie. c’est vraiment Philosopher.
Autres copies :
Copie de Marie-Scolastique Le Sesne de Ménilles de Théméricourt p. 58 :
Se mocquer de la Philosophie, Cest vraiment Philosopher.
La copie de l’oratoire de Troyes (p. 37) retranscrit le même texte que Théméricourt :
Se mocquer de la philosophie, c’est vrayment philosopher.
1er éditeur : le père Pierre Nicolas Desmolets (1728), p. 317-318, édite une partie du texte :
La vraye éloquence se moque de l’éloquence, la vraye morale se moque de la morale ; c’est-à-dire, que la morale de jugement se moque de la morale de l’esprit, qui est sans regle.
Se moquer de la philosophie, c’est vrayement philosopher.
Ce même texte a ensuite été reproduit par Ch. Bossut (1779) p. 151, t. II, partie I, article X, n° 34 :
La vraie éloquence se moque de l’éloquence. La vraie morale se moque de la morale, c’est‑à‑dire que la morale du jugement se moque de la morale de l’esprit, qui est sans règles.
Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher.
et par A. Renouard (1812) p. 203, partie I, article X, n° 34 :
La vraie éloquence se moque de l’éloquence : la vraie morale se moque de la morale ; c’est‑à‑dire, que la morale du jugement se moque de la morale de l’esprit, qui est sans regle.
Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher.
Remarque
P. Faugère puis E. Havet, L. Brunschvicg et L. Lafuma publient la note « La nourriture du corps est peu à peu, plénitude de nourriture et peu de substance. » à part.