Pensées diverses III – Fragment n° 2 / 85 – Papier original : RO 441-2

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 115 p. 365 / C2 : p. 321

Éditions de Port-Royal : Chap. XXIX - Pensées morales : 1669 et janvier 1670 p. 281-282 / 1678 n° 23 p. 278

Éditions savantes : Faugère I, 259, XXXVI ; I, 194, XLVIII ; II, 43, XIII / Havet XXV.25 ter, VI.16, IV.6 / Brunschvicg 59 et 109 / Tourneur p. 95 / Le Guern 543 / Lafuma 637 à 639 (série XXV) / Sellier 529

 

 

 

 

 

Dans l’édition de Port-Royal

 

Chap. XXIX - Pensées morales : 1669 et janvier 1670 p. 281-282 / 1678 n° 23 p. 278

       

 

Différences constatées par rapport au manuscrit original

 

Ed. janvier 1670 1

Transcription du manuscrit

 

 

 

 

 

 Quand on se porte bien, on ne comprend pas comment on pourrait faire si on était malade ; et quand on l’est, on prend médecine gaiement ; le mal y résout. On n’a plus les passions et les désirs des divertissements et des promenades que la santé donnait, et qui sont incompatibles avec les nécessités de la maladie. La nature donne alors des passions, et des désirs conformes à l’état présent. Ce ne sont que les craintes que nous nous donnons nous-mêmes, et non pas la nature qui nous troublent ; parce qu’elles joignent à l’état où nous sommes, les passions de l’état où nous ne sommes pas.

 

Éteindre le flambeau de la sédition : trop luxuriant.

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L’inquiétude de son génie : trop de deux mots hardis.

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Quand on se porte bien, on admire comment on pourrait faire si on était malade. Quand on l’est, on prend médecine gaiement, le mal y résout ; on n’a plus les passions et les désirs de divertissements et de promenades que la santé donnait et qui sont incompatibles avec les nécessités de la maladie. La nature donne alors des passions et des désirs conformes à l’état présent. Il n’y a que les craintes, que nous nous donnons nous‑mêmes et non pas la nature, qui nous troublent, parce qu’elles joignent à l’état où nous sommes les passions de l’état où nous ne sommes pas.

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La nature nous rendant toujours malheureux en tous états, nos désirs nous figurent un état heureux, parce qu’ils joignent à l’état où nous sommes les plaisirs de l’état où nous ne sommes pas. Et quand nous arriverions à ces plaisirs nous ne serions pas heureux pour cela, parce que nous aurions d’autres désirs conformes à ce nouvel état.

Il faut particulariser cette proposition générale.

 

 

1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.

 

Commentaire

 

Remplacer on admire par on ne comprend pas constitue une interprétation de l’original.

Les éditeurs suppriment les remarques sur les façons de parler, qui ne se rattachent pas à l’inspiration religieuse de l’ouvrage. En revanche, la suppression du dernier paragraphe est moins claire : elle a peut-être paru trop complexe pour être conservée.