Pensées diverses III – Fragment n° 44 / 85 – Papier original : RO 425-4

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 131 p. 375 v° / C2 : p. 333 v°

Éditions savantes : Faugère II, 100, XXIV / Havet XXIV.1 / Brunschvicg 432 / Tourneur p. 103-4 / Le Guern 585 / Lafuma 691 (série XXV) / Sellier 570

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Transcription savante (origine : Recueil des originaux)

 

                                     [pirronisme] 1

Le pirronisme est le vray. Car aprez tout les hommes

avant J. C. ne savoyent ou ils en estoyent ni s’ils

estoyent grands ou petits, & ceux qui ont dit l’un ou l’autre

n’en savoyent rien & devinoyent sans raison & par hazard

& mesmes ils erroyent toujours en excluant l’un ou l’autre

 

Quod ergo ignorantes quaeritis Religio annuntiat vobis

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Note

 

1 Le titre a disparu lors du collage du papier dans le Recueil. Il a été transcrit dans les Copies. P. Faugère puis E. Havet, L. Brunschvicg, L. Lafuma et M. Le Guern ne le reproduisent pas.

 

Premières éditions et copies des XVIIe - XVIIIe siècles et du début du XIXe

 

Le fragment n’a pas été retenu dans l’édition de Port-Royal.

La copie Périer le reproduit, page 151 v° : (en rouge : différences avec C1 et C2)

Pyrrhonisme

Le Pyrrhonisme est le vrai ; car apres tout les hommes avant J.C. ne savoient où ils en étoient, ni s’ils étoient grands ou petits et ceux qui ont dit l’un ou l’autre n’en savoient rien, et devinoient sans raison, et par hazard et même ils croient toujours en excluant l’un ou l’autre.

Quod ergo ignorantes coliris Religio annumiat vobis

1er éditeur : le père Pierre Nicolas Desmolets (1728) l’a publié sans le titre et l’expression latine, p. 329 :

Le Pyrrhonisme est le vray ; car après tout les hommes avant Jesus-Christ ne sçavoient où ils en étoient, ni s’ils étoient grands ou petits ; & ceux qui ont dit l’un ou l’autre n’en sçavoient rien, & devinoient sans raison & par hasard, & même ils croioient toujours en excluant l’un ou l’autre.

Il a ensuite été édité par Ch. Bossut (1779), p. 330, t. II, partie II, article XVII, n° 1 :

Le pyrrhonisme a servi à la religion. Car après tout les hommes, avant Jésus‑Christ, ne savaient où ils en étaient, ni s’ils étaient grands ou petits. Et ceux qui ont dit l’un ou l’autre n’en savaient rien et devinaient sans raison et par hasard, et même ils croyaient toujours en excluant l’un ou l’autre.

et par A. Renouard (1812), p. 169, partie II, article XVII, n° 1 :

Le pyrrhonisme a servi à la religion, car après tout, les hommes, avant Jésus‑Christ, ne savoient où ils en étoient, ni s’ils étoient grands ou petits. Et ceux qui ont dit l’un ou l’autre, n’en savoient rien, et devinoient sans raison et par hasard : et même ils croyoient toujours, en excluant l’un ou l’autre.

 

V. Cousin le signale dans son Rapport (1843), p. 171, en disant que « Bossut a atténué Desmolets » :

Le pyrrhonisme sert à la religion. Le pyrrhonisme est le vrai ; car après tout, les hommes avant Jésus-Christ ne savoient où ils en étoient.

 

L’expression Le pyrrhonisme sert à la religion provient du fragment Pensées diverses (Laf. 658, Sel. 542).

 

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