Pensées diverses IV – Fragment n° 11 / 23 – Papier original : RO 229-1

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 161 p. 393-394 / C2 : p. 363 à 365

Éditions de Port-Royal : Chap. XXIV - Vanité de l’homme : 1669 et janvier 1670 p. 188-189 /

1678 n° 14 p. 184

Éditions savantes : Faugère I, 185, XXI et XX ; 251, XV ; 186, XXII  / Havet XXV.2, III.7, VII.33, XXV.64 / Brunschvicg 456, 176, 3, 866 / Tourneur p. 117-3 / Le Guern 632 / Lafuma 749 à 752 (série XXVI) / Sellier 622

 

 

 

 

 

Dans l’édition de Port-Royal

 

Chap. XXIV - Vanité de l’homme : 1669 et janvier 1670 p. 188-189 / 1678 n° 14 p. 184

       

 

Différences constatées par rapport au manuscrit original

 

Ed. janvier 1670 1

Transcription du manuscrit

 

 

 

 

 

 Cromwel allait ravager toute la Chrétienté : la famille Royale était perdue, et la sienne à jamais puissante ; sans un petit grain de sable qui se mit dans son uretère. Rome même allait trembler sous lui. Mais ce petit gravier, qui n’était rien ailleurs, mis en cet endroit, le voilà mort, sa famille abaissée, et le Roi rétabli.

 

Quel dérèglement de jugement par lequel il n’y a personne qui ne se mette au‑dessus de tout le reste du monde, et qui n’aime mieux son propre bien et la durée de son bonheur et de sa vie que celle de tout le reste du monde.

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Cromwell allait ravager toute la chrétienté, la famille royale était perdue, et la sienne à jamais puissante sans un petit grain de sable qui se mit dans son uretère. Rome même allait trembler sous lui. Mais ce petit gravier s’étant mis là, il est mort, sa famille abaissée, tout en paix, et le roi rétabli.

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Ceux qui sont accoutumés à juger par le sentiment ne comprennent rien aux choses de raisonnement. Car ils veulent d’abord pénétrer d’une vue et ne sont point accoutumés à chercher les principes. Et les autres au contraire, qui sont accoutumés à raisonner par principes, ne comprennent rien aux choses de sentiment y cherchant des principes et ne pouvant voir d’une vue.

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Deux sortes de gens égalent les choses, comme les fêtes aux jours ouvriers, les chrétiens aux prêtres ; tous les péchés entre eux, etc. Et de là les uns concluent que ce qui est donc mal aux prêtres l’est aussi aux chrétiens. Et les autres, que ce qui n’est pas mal aux chrétiens est permis aux prêtres.

 

 

1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.

 

Commentaire

 

Les éditeurs ont sans doute été déroutés par le dernier paragraphe ; mais ils auraient pu conserver les paragraphes 1 et 3.