Pensées diverses IV – Fragment n° 7 / 23 – Papier original : RO 443-1 r° / v°
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 156 et 157 p. 391-391 v° / C2 : p. 359 à 361
Éditions de Port-Royal : Chap. XXXI - Pensées diverses : 1669 p. 336 et janvier 1670 p. 335-336 /
1678 n° 28 p. 330-331
Éditions savantes : Faugère I, 252, XXI / Havet VII.17 et 17 bis / Brunschvicg 18 / Tourneur p. 116-1 / Le Guern 628 / Lafuma 744 et 745 (série XXVI) / Sellier 618
Dans l’édition de Port-Royal
Chap. XXXI - Pensées diverses : 1669 p. 336 et janvier 1670 p. 335-336 / 1678 n° 28 p. 330-331 |
Différences constatées par rapport au manuscrit original
Ed. janvier 1670 1 |
Transcription du manuscrit |
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Lorsqu’on ne sait pas la vérité d’une chose, il est bon qu’il y ait une erreur commune qui fixe l’esprit des hommes comme par exemple la lune à qui on attribue le changement des saisons, le progrès des maladies, etc. Car la maladie principale de l’homme est la curiosité inquiète des choses qu’il ne peut savoir et il ne lui est pas si mauvais d’être dans l’erreur que dans cette curiosité inutile.
La manière d’écrire d’Épictète, de Montaigne et de Salomon de Tultie est la plus d’usage qui s’insinue le mieux, qui demeure plus dans la mémoire et qui se fait le plus citer, parce qu’elle est toute composée de pensées nées sur les entretiens ordinaires de la vie, comme quand on parlera de la commune erreur qui est parmi le monde que la lune est cause de tout, on ne manquera jamais de dire que Salomon de Tultie dit que lorsqu’on ne sait pas la vérité d’une chose il est bon qu’il y ait une erreur commune, etc., qui est la pensée de l’autre côté.
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1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.
2 Le texte proposé dans l’édition préoriginale de 1669 était différent : « Lorsqu’on ne sait pas la vérité d’une chose, il n’est pas mauvais qu’il y ait une erreur commune ».
3 Ce mot était suivi d’une virgule en 1669. Elle a été supprimée en 1670 puis rajoutée dans l’édition de 1678.
4 Le texte proposé en 1669 était différent : « et ce ne lui est pas un si grand mal ».
Commentaire
Les corrections sont d’un style qui ressemble à celui de Nicole par l’addition de modalisateurs qui ne sont guère dans celui de Pascal.
La suppression de la deuxième partie tient peut-être au fait que les éditeurs ont pensé que le public serait dérouté par le nom de Salomon de Tultie.