L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 330

des choses qui n’appartiennent qu’aux

corps, etc.

Au lieu de recevoir les idées des

choses en nous, nous teignons des

qualités de notre être composé toutes

les choses simples que nous contemplons.

Qui ne croirait à nous voir composer

toutes choses d’esprit et de corps,

que ce mélange-là nous serait bien

compréhensible ? C’est néanmoins la

chose que l’on comprend le moins.

L’homme est à lui-même le plus prodigieux

objet de la nature ; car il ne

peut concevoir ce que c’est que corps,

et encore moins ce que c’est qu’esprit,

et moins qu’aucune chose

comment un corps peut être uni avec

un esprit. C’est là le comble de

ses difficultés ; et cependant c’est son

propre être. Modus quo corporibus

adhæret Spiritus comprehendi ab hominibus

non potest ; et hoc tamen homo

est.

28.  Lorsque dans les choses de

la nature, dont la connaissance ne

nous est pas nécessaire, il y en a dont

on ne sait pas la vérité, il n’est peut-

être pas mauvais qu’il y ait une erreur

 

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