Pensées diverses IV – Fragment n° 7 / 23 – Papier original : RO 443-1 r° / v°
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 156 et 157 p. 391-391 v° / C2 : p. 359 à 361
Éditions de Port-Royal : Chap. XXXI - Pensées diverses : 1669 p. 336 et janvier 1670 p. 335-336 /
1678 n° 28 p. 330-331
Éditions savantes : Faugère I, 252, XXI / Havet VII.17 et 17 bis / Brunschvicg 18 / Tourneur p. 116-1 / Le Guern 628 / Lafuma 744 et 745 (série XXVI) / Sellier 618
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Transcription diplomatique (texte non autographe. Les erreurs de la secrétaire - Gilberte Périer, la sœur de Pascal - sont en couleur rouge)
RO 443-1
Lorsqu’on ne sçait pas la verité d’vne chose il est bon qu’il y ait vn erreur commune qui fixe l’esprit des hommes comme par exemple la lune a qui on attribue le changement des saisons le progrez des maladies &c. car la maladie principale de l’homme est la curiosité jnquiete des choses qu’il ne peut - sçavoir et jl ne luy est pas si mauvais - d’estre dans l’erreur curiosité jnutile . / . |
RO 443-1 verso
+ La maniere d’escrire d’Epictete de Mantagn[e] et de Salomon de Tultie d’vsage qui s’jnsinüe le mieux plus dans la memoire et qui se fait le plus citer parcequ’elle est toute composée de pensées nées sur les entretiens ordinaires de la vie comme quand on parlera de la commune erreur qui est parmy le monde que la lune est cause de tout on ne manquera jamais de dire que Salomon de Tultie dit que lorsqu’on ne sçait pas la verité d’une chose il est bon qu’il y ait vne erreur commune, &[c.] cy dessus 1 qui est la pensée |
1 : Correction de la main de Pascal ? Selon Z. Tourneur, note 3, p. 116 : « Nicole, semble-t-il, en vue de l’édition, a barré ces quatre derniers mots pour les remplacer par cy dessus. [...] ». Z. Tourneur ne prend pas en compte cette correction dans sa transcription. L’écriture du d de dessus et du s de -us ressemble en effet à celle du mot discours dans l’expression font des discours qui paroissent bas, que Nicole a ajoutée dans C1, p. 139 v° (Loi figurative 31 - Laf. 276, Sel. 307) :
.
NDLR : Pascal ? L’expression etc. montre bien que Pascal fait référence à un autre texte qui commence par Lorsqu’on ne sait pas la vérité d’une chose, il est bon qu’il y ait une erreur commune, ce qui est le cas pour la note qui est située de l’autre côté du papier. Cependant, on ne voit pas pourquoi Pascal aurait fait cette correction. Elle ne se justifie qu’à partir du moment où les deux notes sont retranscrites l’une après l’autre.
Nicole ? En admettant que Pierre Nicole ait eu accès aux papiers originaux, ce qui n’est pas démontré, la famille (en particulier Gilberte Périer) ne l’aurait probablement pas autorisé à écrire dessus. Il pouvait en revanche, en tant que correcteur pour l’édition de Port-Royal, le faire sur la Copie C1. Mais le papier n’est pas de la main de Pascal...
Il est difficile d’affirmer à partir de deux mots que la correction est de la main d’une personne précise et on ne peut pas exclure que cette correction ait été faite par un membre de la famille au moment où le texte a été transcrit dans la première Copie.
Nota : les fins de mots dissimulées sous le support sont proposées entre crochets droits.
Gilberte Périer signale la fin des notes par un signe ./. comme dans le fragment précédent.