Pensées diverses V – Fragment n° 3 / 7 – Papier original : RO 249-1
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 169 p. 401 v° / C2 : p. 375 v°
Éditions de Port-Royal : Chap. XXIX - Pensées morales : 1669 et janvier 1670 p. 287-288 /
1678 n° 39 p. 285
Éditions savantes : Faugère I, 205, LXXXIII / Havet VI.31 / Michaut 522 / Brunschvicg 135 / Tourneur p. 121-2 / Le Guern 647 / Lafuma 773 (série XXVII) / Sellier 637
Dans l’édition de Port-Royal
Chap. XXIX - Pensées morales : 1669 et janvier 1670 p. 287-288 / 1678 n° 39 p. 285 |
Différences constatées par rapport au manuscrit original
Ed. janvier 1670 1 |
Transcription du manuscrit |
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Rien ne nous plaît que le combat, mais non pas la victoire : on aime à voir les combats des animaux, non le vainqueur acharné sur le vaincu. Que voulait‑on voir, sinon la fin de la victoire ? Et dès qu’elle arrive, on en est saoul. Ainsi dans le jeu, ainsi dans la recherche de la vérité : on aime à voir dans les disputes le combat des opinions, mais de contempler la vérité trouvée, point du tout. Pour la faire remarquer avec plaisir, il faut la faire voir naître de la dispute. De même dans les passions, il y a du plaisir à voir deux contraires se heurter, mais quand l’une est maîtresse ce n’est plus que brutalité. Nous ne cherchons jamais les choses, mais la recherche des choses. Ainsi, dans les comédies, les scènes contentes sans crainte ne valent rien, ni les extrêmes misères sans espérance, ni les amours brutaux, ni les sévérités âpres.
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1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.
Les Portefeuilles Vallant ont conservé, p. 54 v°, une copie intermédiaire du dernier paragraphe retenu dans l’édition :
nous ne cherchons jamais les choses mais la recherche des choses. ainsi dans la comedie les scenes contentes sa[ns] crainte ne valent rien ny les extremes miseres sans esperance ny les amours bruteaux ny les severitez asp[res.] |
Commentaire
L’expression sévérités âpres paraît avoir gêné les éditeurs. Elle ne semble appartenir ni au langage courant, ni au langage technique de la dramaturgie. Voir le commentaire sur le sens qu’on peut lui prêter.