Miracles II  – Fragment n° 6 / 15 – Papier original : RO 461-1

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 192 p. 445 / C2 : p. 242-243

Éditions de Port-Royal : Chap. XXVII - Pensées sur les miracles : 1669 et janv. 1670 p. 226-227 /

1678 n° 8 p. 219-220

Éditions savantes : Faugère II, 353, X et XI / Havet XXV.50 ; XXIII.12 ; XXV.184 / Brunschvicg 588, 836, 837, 861 / Tourneur p. 147 / Le Guern 686 / Lafuma 842 à 845 (série XXXIII, notée XXXII par erreur) / Sellier 427

 

 

 

 

 

Dans l’édition de Port-Royal

 

Chap. XXVII - Pensées sur les miracles : 1669 et janv. 1670 p. 226-227 / 1678 n° 8 p. 219-220

       

 

Différences constatées par rapport au manuscrit original

 

Ed. janvier 1670 1

Transcription du manuscrit

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Il y a bien de la différence entre n’être pas pour Jésus-Christ et le dire ; ou n’être pas pour Jésus-Christ et feindre d’en être. Les premiers pourraient peut-être faire des miracles, non les autres ; car il est clair des uns, qu’ils font contre la vérité, non des autres ; et ainsi les miracles sont plus clairs.

[Miracles III - Laf. 901, Sel. 449] 2

[Miracles II - Laf. 856, Sel. 436] 3

[Miracles II - Laf. 839, Sel. 424] 4

[Miracles II - Laf. 840, Sel. 428] 5

 

 

Notre religion est sage et folle. Sage, parce que c’est la plus savante et la plus fondée en miracles, prophéties, etc. Folle, parce que ce n’est point tout cela qui fait qu’on en est. Cela fait bien condamner ceux qui n’en sont pas, mais non pas croire ceux qui en sont. Ce qui les fait croire c’est la croix. Ne evacuata sit crux.

Et ainsi saint Paul, qui est venu en sagesse et signes, dit qu’il n’est venu ni en sagesse ni en signes, car il venait pour convertir. Mais ceux qui ne viennent que pour convaincre peuvent dire qu’ils viennent en sagesse et signes.

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Il y a bien de la différence entre n’être pas pour Jésus‑Christ et le dire, ou n’être point pour Jésus‑Christ et feindre d’en être. Les uns peuvent faire des miracles, non les autres, car il est clair des uns qu’ils sont contre la vérité, non des autres. Et ainsi les miracles sont plus clairs.

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C’est une chose si visible qu’il faut aimer un seul Dieu, qu’il ne faut pas de miracles pour le prouver.

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Bel état de l’Église quand elle n’est plus soutenue que de Dieu.

 

 

1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.

2 « Les miracles discernent donc aux choses douteuses, entre les peuples Juif, et Païen ; Juif, et Chrétien : Catholique, hérétique ; calomniés, calomniateurs ; entre les trois croix. »

3 « C’est ce que l’on a vu dans tous les combats de la vérité contre l’erreur, d’Abel contre Caïn, de Moïse contre les magiciens de Pharaon, d’Elie contre les faux Prophètes, de Jésus-Christ contre les Pharisiens, de Saint Paul contre Barjesu, des Apôtres contre les Exorcistes, des Chrétiens contre les infidèles, des Catholiques contre les hérétiques. Et c’est ce qui se verra aussi dans le combat d’Elie et Enoch contre l’Antéchrist. Toujours le vrai prévaut en miracles. »

4 « Enfin jamais en la contention du vrai Dieu, ou de la vérité de la Religion, il n’est arrivé de miracle du côté de l’erreur, qu’il n’en soit aussi arrivé de plus grand du côté de la vérité. »

5 « Par cette règle, il est clair que les Juifs étaient obligés de croire Jésus-Christ. Jésus-Christ leur était suspect. Mais ses miracles étaient infiniment plus clairs que les soupçons que l’on avait contre lui. Il le fallait donc croire. »

 

Commentaire

 

La suppression des deux premiers paragraphes n’est pas très claire. Peut-être le second a-t-il paru obscur et peu probant.