Fragment Commencement n° 15 / 16 – Papier original : RO 63-3
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Commencement n° 225 p. 79 v° / C2 : p. 105
Éditions de Port-Royal : Chap. XXIX - Pensées Morales : 1669 et janv. 1670 p. 294 / 1678 n° 55 p. 292
Éditions savantes : Faugère I, 214, CXVI / Havet XXIV.58 / Brunschvicg 210 / Tourneur p. 228-2 / Le Guern 154 / Lafuma 165 / Sellier 197
Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste. On jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais.
|
Réflexion morale d’un réalisme brutal, inspirée par le théâtre tragique. Pascal connaissait très bien le théâtre de Corneille, et il a pu en tirer l’idée de ce fragment.
Fragments connexes
Preuves par discours II (Laf. 427, Sel. 681). Rien n’est si important à l’homme que son état ; rien ne lui est si redoutable que l’éternité. Et ainsi, qu’il se trouve des hommes indifférents à la perte de leur être et au péril d’une éternité de misères, cela n’est point naturel. Ils sont tout autres à l’égard de toutes les autres choses : ils craignent jusqu’aux plus légères, ils les prévoient, ils les sentent ; et ce même homme qui passe tant de jours et de nuits dans la rage et dans le désespoir pour la perte d’une charge ou pour quelque offense imaginaire à son honneur, c’est celui‑là même qui sait qu’il va tout perdre par la mort, sans inquiétude et sans émotion.
Pensées diverses (Laf. 764, Sel. 630). Tous les grands divertissements sont dangereux pour la vie chrétienne ; mais entre tous ceux que le monde a inventés, il n’y en a point qui soit plus à craindre que la comédie.
Miracles III (Laf. 897, Sel. 448). Comminuentes cor. St Paul. Voilà le caractère chrétien. Albe vous a nommé, je ne vous connais plus. Corneille. Voilà le caractère inhumain. Le caractère humain est le contraire.