Fragment Excellence n° 5 / 5 – Papier original : RO 416-5
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Excellence n° 243 p. 85 v° / C2 : p. 113
Éditions de Port-Royal : Chapitre XX - On ne connoist Dieu utilement que par Jésus-Christ : 1669 et janv. 1670 p. 155 / 1678 n° 2 p. 153
Éditions savantes : Faugère II, 315, V / Havet XXII.5 / Brunschvicg 527 / Tourneur p. 233-4 / Le Guern 181 / Lafuma 192 / Sellier 225
Dans l’édition de Port-Royal
Chapitre XX - On ne connoist Dieu utilement que par Jésus-Christ : 1669 et janv. 1670 p. 155 / 1678 n° 2 p. 153 |
Différences constatées par rapport au manuscrit original
Ed. janvier 1670 1 |
Transcription du manuscrit |
[Preuves par discours III - Laf. 449, Sel. 690] [Preuves par les Juifs VI - Laf. 460, Sel. 699]
Voilà ce que c’est que de connaître Dieu en Chrétien. Mais pour le connaître de cette manière, il faut connaître en même temps sa misère, son indignité, et le besoin qu’on a d’un médiateur pour se rapprocher de Dieu, et pour s’unir à lui. Il ne faut point séparer ces connaissances ; parce qu’étant séparées, elles sont non seulement inutiles, mais nuisibles. La connaissance de Dieu sans celle de notre misère fait l’orgueil. La connaissance de notre misère sans celle de Jésus-Christ 2 fait le désespoir. Mais la connaissance de Jésus-Christ nous exempte et de l’orgueil, et du désespoir ; parce que nous y trouvons Dieu, notre misère, et la voie unique de la réparer.
[Preuves par discours III - Laf. 449, Sel. 690] [Dossier de travail - Laf. 417, Sel. 36] [Dossier de travail - Laf. 416, Sel. 35]
|
La connaissance de Dieu sans celle de sa misère fait l’orgueil. La connaissance de sa misère sans celle de Dieu fait le désespoir. La connaissance de Jésus‑Christ fait le milieu parce que nous y trouvons, et Dieu, et notre misère. |
1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.
2 La différence provient des Copies C1 et C2.
Commentaire
Le Comité éditorial a regroupé plusieurs fragments et extraits de fragments sous un même fleuron. Voir ci-dessus.
L’expression connaître Dieu en chrétien n’est pas pascalienne, mais elle fait bien pendant à l’idée que l’on peut connaître Dieu sans avoir la foi vive dans le cœur, ni conscience de sa déchéance, à la manière des philosophes qui trouvent dans leur découverte matière à orgueil. La glose, qui est sans doute due à Nicole, explique clairement pourquoi la connaissance de Dieu par Jésus-Christ enferme la connaissance de la misère de l’homme.