Glossaire

 

Brave.

Bien mis, bien habillé, brillamment mis, vêtu de beaux habits. Le mot peut avoir un sens moral : qui fait belle figure, qui brille dans son art, est habile en son genre, excellent dans sa profession. Il indique en ce cas l’honnêteté, le savoir, la sagesse, mais aussi le courage. Le mot se prend en mauvaise part, pour parler d’un bretteur ou d’un assassin ou d’un homme qu’on emploie à toutes sortes de méchantes actions. Il tient en ce sens de l’italien, où les spadassins et les coupe-jarrets qui font belle figure dans les mauvais coups et y excellent sont dits bravi. Le mot brave peut à l’époque avoir un sens militaire et belliqueux. Mais prendre le mot dans ce seul sens conduirait à une interprétation restreinte du texte : brave implique surtout que l’on s’attache surtout à l’extérieur, à l’effet produit sur les personnes qui jugent surtout par ce qui se voit. C’est seulement si l’on y ajoute une nuance d’ostentation, que le fait d’être brave devient une marque de vanité.

Voir Raisons des effets 14 (Laf. 95, Sel. 129).

 

Brocatelle.

Petite étoffe faite de coton ou de grosse soie à l’imitation du brocat ; il y en a aussi de toute soie et de toute laine (Furetière). Le Dictionnaire de l’Académie précise qu’elle est de moindre valeur que le brocat.

Brocat : selon Furetière, originairement, au sens propre, étoffe tissue toute d’or, tant en chaîne qu’en treme (sc. trame), ou d’argent, ou des deux ensemble. Après on l’a étendu aux étoffes où il y avait quelques porfilures de soie pour relever et donner de l’ombrage aux fleurs d’or dont elles étaient enrichies. Et enfin on a donné ce nom aux étoffes de soie, soit de satin, soit de gros de Naples ou de Tours, ou de taffetas ouvragé de fleurs et d’arabesques, qui les ont rendues riches et précieuses, comme le vrai brocat.

Voir Raisons des effets 8 (Laf. 89, Sel. 123).

 

Bruit.

Le premier traité que Pascal a composé dès son enfance était un traité des sons que son entourage a jugé très bien raisonné pour son âge. Pascal est, comme son père, connaisseur en musique. La liste des casuistes de la Ve Provinciale montre qu’il maîtrise l’art des sonorités, de la musicalité jusqu’à la cacophonie et au bruit pur.

Voir Vanité 23 (Laf. 36, Sel. 70), Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168) et Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230).