Mémorial – Papier original : RO D et E

Copies du XVIIe s. : absent de C1 et C2 (le document ne fait pas partie du projet apologétique)

Copies du XVIIIe s. : copie Périer (Sainte-Beuve) p. 1 et 1 v°, copie Montempuys p. 9 et 10,

                               Troisième Recueil Guerrier p. 213, copie Théméricourt p. 24

Éditions du XVIIIe s. : Recueil d’Utrecht (1740) p. 259 / Condorcet (1776) p. [504] / Bossut (1779) p. 549

Éditions modernes : Faugère I, 239 / Havet (1866) t. I, p. CVI / Brunschvicg t. I, p. 3 / Tourneur p. 19 / Le Guern 711 / Lafuma 913 / Sellier 742 / Mesnard OC III, p. 19-56

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Éclaircissements

 

 

Sommaire

 

Bibliographie

Généralités

Histoire du Mémorial

Interprétation d’ensemble du Mémorial : que rapporte le Mémorial ?

Le Mémorial, texte mystique

Mémorial et liturgie

Amulette, écrit hiéroglyphique

La rédaction du Mémorial

Le Mémorial, texte de mémoire

Le Mémorial et la Bible

Le Mémorial, texte poétique et musical

Analyse du Mémorial (papier original)

Analyse des textes présents uniquement sur la copie du parchemin

 

 

Histoire du Mémorial

 

Clémencet Charles, Histoire générale de Port-Royal, Tome troisième, Amsterdam, Van Duren, 1756, p. 420 et sq. Avec en note l’histoire de la découverte. « Cette vision se trouva écrite de la main de M. Pascal, sur un petit parchemin plié, et sur un papier écrit de la même main. Ces deux pièces, dont l’une était une copie fidèle de l’autre, étaient cousues dans la veste de M. Pascal, qui depuis 8 ans prenait la peine de les coudre et découdre lorsqu’il changeait d’habit. Le domestique qui les trouva les remit à Madame Périer, qui les fit voir à plusieurs de ses amis. Après la mort de Madame Périer, arrivée en 1687, Monsieur son fils et mesdemoiselles Périer communiquèrent cette pièce à un carme déchaussé de leurs amis, et fort éclairé, lequel la copia, et fit dessus un commentaire de 20 pages in fol., qui sont dans la bibliothèque des Pères de l’Oratoire de Clermont ».

Recueil de plusieurs pièces pour servir à l’histoire de Port-Royal, Utrecht, aux dépens de la Compagnie, 1740, p. 259 sq. « Quelques jours après la mort de M. Pascal, un domestique sentit par hasard quelque chose d’épais et de dur dans sa veste. Ayant décousu cet endroit, il y trouva un petit parchemin plié écrit de la main de M. Pascal, et dans ce parchemin un papier écrit de la même main. L’un était une copie fidèle de l’autre. Ces deux pièces durent aussitôt être remises à madame Périer qui les fit voir à plusieurs de ses amis. Tous convinrent qu’on ne pouvait douter que ce parchemin écrit avec tant de soin et avec des caractères remarquables, ne fût un mémorial qu’il gardait très soigneusement pour conserver le souvenir d’une chose qu’il voulait toujours avoir présente à ses yeux, et à son esprit, puisque depuis huit ans il prenait soin de le coudre et découdre à mesure qu’il changeait d’habit ? Quelque temps après la mort de Madame Périer (qui arriva en 1687), M. Périer le fils et Mesdemoiselles ses sœurs communiquèrent cette pièce à un carme déchaussé, qui était l’un de leurs plus intimes amis et un homme très éclairé. Ce bon religieux la copia et voulut en donner une explication qui a vingt et une pages in folio, et qui ne contient presque que des conjectures qui se présentent d’abord à l’esprit de ceux qui lisent l’écrit de M. Pascal. Ce commentaire est dans la bibliothèque des Pères de l’Oratoire de Clermont. À l’égard de l’original de l’écrit de M. Pascal il est à Paris dans celle des bénédictins de Saint-Germain-des-Prés. »

GEF, XII, p. CLII sq. ; Pascal, Pensées de Pascal (édition de Port-Royal, 1670), éd. Couton et Jehasse, Universités de la région Rhône-Alpes, p. 629 sq. La première mention du Mémorial se trouve dans une lettre de Brienne à Mme. Périer du 7 décembre 1668. « On m’a dit que vous saviez des histoires admirables de songes, de sorciers, sortilèges, apparitions, etc. J’en fais un petit recueil, et je voudrais que vous puissiez voir ce que j’ai déjà écrit. Je ne mets rien dans mon livre que de très exact et de très vrai, et le plus circonstancié que je puis. Si vous pouvez m’envoyer quelque chose de ce genre, ou si vous en apprenez de personnes bien sûres, je vous supplie de me faire cette grâce. Toutes ces choses, lorsqu’elles sont véritables, sont de grandes preuves de la religion. Faites-moi, à propos de cela, faire une copie du billet qu’on trouva sur M. Pascal, dont M. Roannez m’a parlé, figuré comme il est, feu, flamme, jour de saint Chrysostome, etc... je serais bien aise de l’avoir ».

Le Mémorial est imprimé pour la première fois dans le Recueil d’Utrecht de 1740. Condorcet le réimprime d’après une autre copie en 1776.

Gouhier Henri, Blaise Pascal. Commentaires, p. 367 sq.

Dans ses Mémoires, I, Livre I, ch. XVII, éd. A. Gazier, Paris, Plon, 1905, p. 80-81, Hermant rappelle un autre cas de document conservé cousu sur lui par son propriétaire. Richelieu, selon lui, « avait quelquefois de si grands remords de conscience, et de si effroyables appréhensions d’être damné, que pour apaiser cette cruelle inquiétude il était souvent obligé de faire appeler M. Lescot pour le rassurer ; et comme cela lui arrivait souvent et troublait son repos, ne se contentant pas de la vive voix de ce bon confesseur, il exigea de lui un écrit par lequel il l’assurât de son salut. Ce docteur crut avoir assez de lumière, et eut assez de confiance pour lui donner cette satisfaction, et M. le cardinal de Richelieu porta toujours, jusqu’à sa mort, ce papier sur lui, pour se mettre à couvert de la colère de Dieu et des traits de sa justice sous ce bouclier impénétrable ». Hermant souligne nettement l’étrangeté de ce procédé, non parce que Richelieu conservait sur lui ce document, mais parce qu’il croyait en tirer une garantie contre la damnation : « il est malaisé de dire ce que l’on doit le plus admirer dans ces deux hommes, ou la hardiesse de celui qui voulait bien répondre du bon état d’une conscience si justement tourmentée, ou de la tranquillité de celui qui voulait bien se contenter d’une telle caution ». Le docteur Lescot était un antijanséniste notoire. Il faut cependant observer que, quoiqu’en dise GEF IV, p. 3, rien dans ce texte ne précise que Richelieu ait conservé le document cousu dans son pourpoint.

Le commentaire du carme déchaussé est perdu, ainsi que celui que Marguerite Périer a consacré aux dernières lignes du parchemin.

Sur les hésitations des éditeurs à l’égard du titre à donner au texte de Pascal, voir OC III, p. 32 sq.

 

Interprétation d’ensemble du Mémorial : que rapporte le Mémorial ?

 

Bremond Henri, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, IV, chap. IX, p. 336 sq. Référence à la promesse d’un signe donné à Pascal dans Le mystère de Jésus. Étude d’ensemble du caractère mystique du Mémorial. Selon Bremond « le Mémorial fixe le souvenir non pas d’une seule expérience, mais de deux, et très distinctes [...]. Il y a eu d’abord une expérience proprement mystique ; puis, amorcée et stimulée par celle-ci, une méditation affective du même genre que le Mystère de Jésus. » : p. 369. La certitude dont il est question dans le Mémorial ne porte pas sur l’existence de Dieu, mais sur le fait qu’il est présent à Pascal : p. 370. Selon Bremond, Pascal en tire la certitude qu’il est sauvé : p. 373.

Gouhier Henri, Blaise Pascal. Commentaires, Seconde édition, p. 42 sq., exclut cette interprétation. Le Mémorial marque le passage, qui se passe à l’intérieur de la foi, entre une fois en un Dieu qui est absent à une foi en un Dieu qui fait sentir sa présence au cœur : p. 43. Discussion sur l’interprétation que Pascal ait pu sentir, au cours de la nuit, la certitude de son salut ; le texte s’oppose à cette interprétation (thèse de H. Bremond) : p. 46 sq.

Mesnard Jean, Pascal, Connaissance des lettres, Paris, Hatier, 1967, p. 66.

OC III, éd. J. Mesnard, p. 34. Problème de la nature de l’événement dont le Mémorial retient le souvenir. La critique rationaliste tend plus ou moins nettement à soutenir qu’il s’agit d’une hallucination. Faugère parle de ravissement (terme du vocabulaire mystique), et d’extase. Les commentateurs tendent à minimiser la part du surnaturel dans l’expérience en question. Molinier parle de profession de foi, ce qui accentue le caractère rationnel et volontaire du texte. La critique récente recourt au mot mystique, dont l’emploi pose de si difficiles problèmes que la critique a tendu à l’éviter. Gouhier, dans son commentaire, parle de texte ascétique.

Les parents de Pascal parlent d’une vision, qui lui aurait « représenté vivement la souveraine majesté de Dieu, sa sainteté, sa bonté, avec le mystère de la Rédemption ». Mais le mot vision est ambigu : il implique l’idée d’une véritable apparition surnaturelle, comme celle de Dieu à Moïse dans le buisson ardent, ou celle de saint Paul sur le chemin de Damas. Mais la vision de Pascal ne s’applique qu’à des objets abstraits. Mais à la vision s’ajoutent des éléments qui marquent une maîtrise de soi (idées, sentiments, résolutions) et de ce que Pascal écrit (en particulier de nombreuses citations bibliques).

La mise en relief des mots écrits en majuscules, Feu et Dieu, suggère une identité entre le symbole du feu et la réalité de Dieu. Feu signifie la manifestation de Dieu, mais dans l’esprit et au cœur, et non aux sens : p. 36-37. Jean Mesnard aboutit à l’interprétation de l’expérience centrale du Mémorial comme celle de l’accession à la vérité vivante de Dieu : p. 38.

Il faut rapporter l’épisode du Mémorial à la transformation graduelle subie par l’esprit de Pascal, qui a engendré un drame intérieur : en Blaise ont coexisté deux états d’âme opposés, dégoût du monde et besoin de le quitter, et d’autre part manque total d’attrait pour Dieu, avec le sentiment d’être abandonné par Dieu. L’écrit sur la conversion du pécheur stylise cet état d’esprit complexe : p. 38-39. Fin septembre 1654, Jacqueline constate chez son frère la conjonction de la sécheresse douloureuse et du désir de conversion. L’étape du Mémorial correspondrait au dénouement de la crise : à la froide absence de Dieu succède le feu de sa présence, avec Dieu qui se rend sensible au cœur.

Gouhier Henri, Blaise Pascal. Commentaires, Seconde édition, p. 22 sq. Le contexte historique du Mémorial, d’après les lettres de Jacqueline à Gilberte racontant la récente transformation de leur frère, 8 décembre 1654 (texte dans OC III, éd. J. Mesnard, p. 67-68) et 25 janvier 1655 (texte dans OC III, éd. J. Mesnard, p. 70-75). Mais ces lettres n’indiquent rien de l’événement lui-même, qui est demeuré entre Pascal et Dieu : p. 23.

Mesnard Jean, “Bible et liturgie dans le Mémorial”, in Descotes Dominique (dir.), Pascal auteur spirituel, p. 207 sq. L’événement commémoré par le Mémorial n’a pas de portée publique. Il marquait le moment d’une rencontre solennelle entre l’âme de Pascal et Dieu.

Œuvres de Blaise Pascal, IV, éd. Brunschvicg, Boutroux et Gazier [GEF], Paris, Hachette, 1923, p. 3 sq.

 

Le Mémorial, texte mystique

 

Pastourel L., “Le ravissement de Pascal”, Annales de philosophie chrétienne, fév. 1911 ; Pascal, Racine, Études critiques, Aubanel, Avignon, 1930.

Bremond Henri, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, IV, chap. IX, p. 336 sq., fait référence à la promesse d’un signe donné à Pascal dans Le mystère de Jésus. Étude d’ensemble du caractère mystique du Mémorial.

Gouhier Henri, “Le Mémorial est-il un texte mystique ?”, in Blaise Pascal. L’homme et l’œuvre, Cahiers de Royaumont, n° 1, p. 296-320.

Gouhier Henri, Blaise Pascal. Commentaires, Seconde édition, p. 49 sq. Bremond conclut que le texte ne peut être considéré comme proprement mystique, et qu’il vaudrait mieux, à propos du Mémorial, employer le mot ascétique.

Michon Hélène, “L’écriture mystique du Mémorial”, in Descotes Dominique (dir.), Pascal auteur spirituel, p. 163-185.

Descamps Geneviève, “Du Mémorial au Mystère de Jésus : contemplation et dialogue intérieur avec Jésus”, in Descotes Dominique (dir.), Pascal auteur spirituel, p. 219-237.

OC III, éd. J. Mesnard, p. 40 sq. Caractère mystique du Mémorial. Comment définir ce mot de mystique ? Quand passe-t-on du domaine de l’ascèse, de la piété, à celui de la mystique ? Une coupure se fait lorsqu’on passe de l’initiative de l’homme à l’initiative de Dieu. Le don de la grâce réalise le plus simple des états mystiques, surtout s’il s’accompagne de délectation : p. 41. Il n’y a donc pas de difficulté à donner au Mémorial une interprétation mystique.

 

Mémorial et liturgie

 

Sellier Philippe, Pascal et la liturgie, p. 40 sq.

Mesnard Jean, “Bible et liturgie dans le Mémorial”, in Descotes Dominique (dir.), Pascal auteur spirituel, p. 209 sq. Comparaison du Mémorial avec l’office de la messe.

 

Amulette, écrit hiéroglyphique

 

Voir l’Addition de l’éd. Condorcet, p. 504. « Addition. Cette curiosité si naturelle et si juste que l’on sent pour les moindres détails de la vie d’un grand homme, nous fait espérer que l’on nous pardonnera d’insérer ici des morceaux échappés à Pascal, dans des genres bien différents. L’un est une amulette mystique, les autres sont des vers galants. Après la mort de Pascal on trouve un paquet cousu dans son pourpoint ; ce paquet contenait l’écrit suivant, figuré comme on le voit ici. »

La dénomination d’amulette mystique est visiblement destinée à discréditer le Mémorial. Le fait qu’elle soit accolée à des vers galants ne fait qu’aggraver les choses.

Les mots « échappés à Pascal » suggèrent que ces écrits ne sont pas le produit d’une réflexion sérieuse, c’est-à-dire que ce n’est pas le vrai Pascal, celui que les philosophes estimeraient digne d’être un des leurs, qui les a écrits.

Mgr. Ricard, Les premiers jansénistes et Port-Royal, 1883 : le Mémorial est désigné comme écrit hiéroglyphique par Mgr. Ricard, par exemple.

L’interprétation du mémorial comme amulette a reçu une dimension clinique dans l’ouvrage que le docteur Lélut lui a consacré. Voir Lélut F., L’amulette de Pascal, pour servir à l’histoire des hallucinations, 1846. Lélut définit le Mémorial comme « le souvenir d’un état de l’âme digne des plus sérieuses études » : cette pièce « représente, en un mot [...], le fait d’un esprit supérieur prenant ses propres idées pour les choses elles-mêmes, et acceptant comme des sensations des images en quelque sorte matérialisées par l’action spontanée du cerveau » : p. VI. Pascal n’est pas le premier cas étudié par l’auteur : le démon de Socrate et les imaginations de Cardan ont fait l’objet de publications antérieures. L’ouvrage s’ouvre sur une longue étude des différentes formes de sensations, au sein d’une problématique correspondant aux débats consécutifs aux publications des Idéologues. L’auteur rend aussi, p. 116 sq., un hommage appuyé à Voltaire et au jugement qu’il a porté sur Pascal. Voir particulièrement p. 105, l’étude des cas d’hallucinations aux époques de ferveur religieuse. L’auteur note que dans l’état mystique, ce n’est pas l’œil de la raison qui entre en soi (comme le recommande saint Bonaventure), mais l’œil de la chair, « abandonné sans réserve à la passion la plus violente, une passion mêlée d’orgueil et d’amour, et où, comme dans toutes les passions, la chair joue le principal rôle », p. 107.

 

La rédaction du Mémorial

 

OC III, éd. J. Mesnard, p. 41 sq. Problème du passage du vécu à l’écrit. Pourquoi une seconde rédaction ?, p. 42 sq.

Gouhier Henri, Blaise Pascal. Commentaires, Seconde édition, p. 20 sq. Le papier fut-il écrit le soir du 23 novembre, entre dix heures et demi et minuit et demi, ou après minuit et demi ? Gouhier note que Pascal ne pouvait guère savoir, au cours de l’illumination à quelle heure elle s’arrêterait.

 

Le Mémorial, texte de mémoire

 

Mesnard Jean, “Bible et liturgie dans le Mémorial”, in Descotes Dominique (dir.), Pascal auteur spirituel, p. 206 sq.

Papasogli Benedetta, La mémoire du cœur au XVIIe siècle, p. 223 sq., « Pascal et les voies négatives de la mémoire ». La mémoire est un sentiment : p. 225. Chez Pascal, la mémoire existentielle occupe peu de place, parce qu’il n’y a pas de temps pour la mémoire, en raison de la brièveté de la vie sur la terre : p. 226-227. Il n’y a pas d’art de la mémoire : voir Laf. 542, Sel. 459, hasard donne les pensées, et hasard les ôte ; point d’art pour conserver ni pour acquérir (texte barré verticalement). Pourtant les lettres de Pascal à ses proches parlent sans cesse de souvenir : p. 231. Se souvenir n’est pas une opération intellectuelle ou un pur événement affectif ; cela touche à la volonté, c’est une action morale : p. 231. Mémoire de la lettre et mémoire de l’esprit : la première est judaïque et ne forme qu’un corps inanimé, la seconde est comme un esprit vivifiant. La mémoire veille sur des vérités acquises, mais les vérités profondes sont gravées dans le cœur : dans la Lettre sur la mort de son père, Pascal appelle ses sœurs non à se remémorer la figure de leur père, mais à la faire revivre devant Dieu en elles, OC II, p. 851-863. C’est le sens du Mémorial : témoignage d’un événement et actualisation pérenne de la grâce liée à cet événement : p. 233. La foi comme mémoire : p. 237 sq. Mémoire individuelle, mémoire collective : p. 239 sq. Mémoire et espérance : p. 243 sq.

 

Le Mémorial et la Bible

Mesnard Jean, “Bible et liturgie dans le Mémorial”, in Descotes Dominique (dir.), Pascal auteur spirituel, p. 187-217.

Gouhier Henri, Blaise Pascal. Commentaires, Seconde édition, p. 34 sq. Le contexte biblique.

 

Le Mémorial, texte poétique et musical

 

OC III, éd. J. Mesnard, p. 22. Les commentateurs ont généralement négligé, dans l’édition et le commentaire du Mémorial, son caractère de calligramme, et le souci de l’auteur de signifier non seulement par le sens des mots, mais par leur forme et par leur disposition. Le papier propose une rédaction en colonne, avec de nombreux passages à la ligne, des mots mis en relief en milieu de ligne, comme Feu et Grandeur de l’âme humaine. Les traits horizontaux ont ici une signification originale par rapport aux autres écrits, marquant des moments de silence et de méditation. Les dernières lignes sont isolées du reste par deux traits horizontal et vertical. Dans le parchemin, l’élaboration est plus poussée, avec l’usage des majuscules, l’emploi de lettres de grande taille. Voir p. 23 l’étude détaillée de ces différences.

Mesnard Jean, “Bible et liturgie dans le Mémorial”, in Descotes Dominique (dir.), Pascal auteur spirituel, p. 212. L’emploi du verset par Pascal donne au Mémorial une incontestable affinité avec le genre du psaume.

De Nadaï Jean-Christophe, Jésus selon Pascal, Paris, Desclée, 2008, p. 59. Poème et versets dans le Mémorial. Les versets de la Bible servent de modèles aux éléments de la page. Le Mémorial observe les procédés de composition en usage dans les psaumes : retours de sens et de vocabulaire, structure concentrique. Sur les aspects musicaux du Mémorial, voir p. 77 sq.