Fragment joint à C1 – Papier original : C1 p. 154

Éditions modernes : Brunschvicg 624 (note 3) / Lafuma 292 (note) / Mesnard (Textes inédits p. 29) / Le Guern 278 bis / Sellier 741

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Transcription diplomatique

 

 

   Car  quoy  qu’elles   qu’il  y eust enuiron  20 00 . ans qu’elles

estoient 1 passeés  auoient esté   faittes le peude generations qui

s’estoient passées faisoitent qu’elles  estoient aussy nouuelles aux

hommes qui estoient ence temps la que nousle sont apresent

celles qui sont arriuées il y a enuiron 3 00 . ans. Cela

vient dela  longueur de la viedes premiers hommes .  Ensorte que

Sem qui a veu Lamech &c.

 

 

Cettepreuue   suffitpour conuaincre lespersonnes raisonnables

delaverité dudeluge etdela Creation, etcelafaitvoirla

                                lequel                    ces choses

prouidence de Dieu  qui 2    voyant que la creation commençoit as’esloigner

apourueu  d’un  historien  qu’on peut appeller contemporain eta

commis    tout vnpeuple pour la garde desonlivre .

 

                   Et cequi   est encore   admirable c’est que celiure a esté

embrassé unanimement et sans aucune contradiction

receu unanimement .  nonseulement. partout le peuple Juif, mais

aussy   partous les Rois ettouslespeuples dela terre sans

      qui l’ont receu

aucune contradiction et avec  vnrespect etvneveneration toute

particuliere

 

 

 

 

 

 

 

 

1 Lecture douteuse.

2 La personne qui a modifié le texte a omis de barrer ce mot.

 

Remarque à propos de l’écriture du texte

 

J. Mesnard, Les « Pensées » de Pascal ont trois cent ans, p. 11, et Ph. Sellier parlent de fragment autographe de Pascal.

L. Brunschvicg (note 3, p. 67, Br. 624 ou Preuves de Moïse 3) : « On trouve dans la Première Copie [...] un feuillet détaché qu’il est intéressant de reproduire parce qu’il représente bien le travail que M. de Roannez avait commencé de faire sur les papiers de Pascal et que Mme Périer a réussi à faire écarter comme un grand commentaire où elle ne reconnaissait plus l’œuvre de son frère (Port-Royal en effet n’a pas utilisé cette rédaction) ».

Et Lafuma (note 292, p. 55) disait que le texte est de la main de Nicole (et pourtant ce n’est pas son écriture : voir le papier RO 491-5 de Preuves de Moïse 1).

Si l’on compare l’écriture de ce texte avec les papiers écrits par Pascal dans les Pensées, on constate

1. Qu’il n’est pas dans les habitudes de Pascal d’écrire les terminaisons -oient avec un i. Pascal écrivait toujours la finale -oyent avec un y. Voir par exemple, vouloyent dans Preuves de Jésus-Christ 1 ; ou seroyent dans Prophéties 2 ; ou scavoyent dans Morale chrétienne 17.

2. Que Pascal n’abrégeait jamais les terminaisons en -tion.

3. Que Pascal n’utilisait pas le signe tilde dans les abréviations.

4. Que l’écriture, ici très lisible, n’est pas celle que Pascal utilise dans les fragments des Pensées.

Aussi, notre conclusion est que ce papier a été écrit par un secrétaire sous la dictée de Pascal, puis qu’il a été corrigé par Pascal : rien ne s’oppose en effet à ce que les corrections ajoutées dans les interlignes soient de la main de Pascal.