Dossier de travail - Fragment n° 8 / 35  – Papier original : RO 77-1

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 6 p. 191 v° / C2 : p. 2

Éditions de Port-Royal : Chap. II - Marques de la véritable religion : 1669 et janvier 1670 p. 26  /

1678 n° 11 p. 24-25

Le texte complet a été ajouté dans l’édition de 1678 : Chap. XV - Preuves de Jésus-Christ par les prophéties : 1678 n° 12 p. 124-125

Éditions savantes : Faugère II, 202, [XXII] / Havet XVIII.18 / Brunschvicg 617 / Tourneur p. 300-5 / Le Guern 369 / Lafuma 390 / Sellier 9

 

 

 

 

 

Dans l’édition de Port-Royal

 

Chap. II - Marques de la véritable religion : 1669 et janvier 1670 p. 26  / 1678 n° 11 p. 24-25

       

 

Différences constatées par rapport au manuscrit original

 

Ed. janvier 1670 1

Transcription du manuscrit

 

 [Perpétuité 4 - Laf. 282, Sel. 314] Ils ont tous dit que la loi qu’ils avaient n’était qu’en attendant celle du Messie ; que jusques-là elle serait perpétuelle, mais que l’autre durerait éternellement ; qu’ainsi leur loi ou celle du Messie dont elle était la promesse seraient toujours sur la terre. En effet elle a toujours duré ; et Jésus-Christ est venu dans toutes les circonstances prédites. [Perpétuité 4 - Laf. 282, Sel. 314]

 

 

Qu’ils ont dit que la loi qu’ils avaient n’était qu’en attendant celle du Messie, que jusque‑là elle serait perpétuelle, mais que l’autre durerait éternellement. Qu’ainsi leur loi ou celle du Messie dont elle était la promesse seraient toujours sur la terre, qu’en effet elle a toujours duré, qu’enfin est venu Jésus‑Christ dans toutes les circonstances prédites.

 

1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.

 

Commentaire

 

Toute la première partie du texte a été supprimée. Les caractères historiques de l’histoire du peuple prophétique sont passés sous silence, et seule l’annonce du Messie a été conservée. Le fragment Perpétuité 4, qui a été associé à ce passage, renvoie bien à la tradition prophétique, mais sans reprendre les points particuliers que Pascal mentionne d’abord dans le présent fragment (prophéties d’Abraham, de Jacob et de Moïse). Ces éléments seront réintroduits dans l’édition de 1678, créant un doublon certainement involontaire (voir ci-dessous).

 

 

 

 

 

A été ajouté dans l’édition de Port-Royal de 1678

 

Chap. XV - Preuves de Jésus-Christ par les prophéties : 1678 n° 12 p. 124-125

       

Différences constatées par rapport au manuscrit original

 

Ed. 1678 1

Transcription du manuscrit

 

 

 

 Qu’on considère que depuis le commencement du monde l’attente ou l’adoration du Messie subsiste sans interruption ; qu’il a été promis au premier homme aussitôt après sa chute ; qu’il s’est trouvé depuis des hommes qui ont dit que Dieu leur avait révélé qu’il devait naître un Rédempteur qui sauverait son peuple ; qu’Abraham est venu ensuite dire qu’il avait eu révélation qu’il naîtrait de lui par un fils qu’il aurait ; que Jacob a déclaré que de ses douze enfants, ce serait de Juda qu’il naîtrait ; que Moïse et les Prophètes sont venus ensuite déclarer le temps et la manière de sa venue ; qu’ils ont dit que la loi qu’ils avaient n’était qu’en attendant celle du Messie, que jusque-là elle subsisterait, mais que l’autre durerait éternellement, qu’ainsi leur loi, ou celle du Messie, dont elle était la promesse, serait toujours sur la Terre ; qu’en effet elle a toujours duré ; et qu’enfin Jésus-Christ est venu dans toutes les circonstances prédites. 2 Cela est admirable.

[Dossier de travail 9 - Laf. 391, Sel. 10] 3

 

 

Perpétuité.

 

Qu’on considère que depuis le commencement du monde l’attente ou l’adoration du Messie subsiste sans interruption, qu’il s’est trouvé des hommes qui ont dit que Dieu leur avait révélé qu’il devait naître un Rédempteur qui sauverait son peuple. Qu’Abraham est venu ensuite dire qu’il avait eu révélation qu’il naîtrait de lui par un fils qu’il aurait, que Jacob a déclaré que de ses douze enfants il naîtrait de Juda, que Moïse et les prophètes sont venus ensuite déclarer le temps et la manière de sa venue, qu’ils ont dit que la loi qu’ils avaient n’était qu’en attendant celle du Messie, que jusque‑là elle serait perpétuelle, mais que l’autre durerait éternellement. Qu’ainsi leur loi ou celle du Messie dont elle était la promesse seraient toujours sur la terre, qu’en effet elle a toujours duré, qu’enfin est venu Jésus‑Christ dans toutes les circonstances prédites. Cela est admirable.

 

 

1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.

2 La partie que nous présentons ici en caractère gras a déjà été intégrée dans l’édition au chapitre II (voir ci-dessus). Elle se retrouve donc en double dans l’édition.

3 « Si cela était si clairement prédit aux Juifs, dira-t-on, comment ne l’ont-ils pas cru ? Ou comment n’ont-ils pas été exterminés pour avoir résisté à une chose si claire ? Je réponds que l’un et l’autre a été prédit, et qu’ils ne croiraient point une chose si claire, et qu’ils ne seraient point exterminés. Et rien n’est plus glorieux au Messie : car il ne suffisait pas qu’il y eût des Prophètes ; il fallait que leurs prophéties fussent conservées sans soupçon. Or, etc. ».