Fragment Misère n° 6 / 24 – Papier original :  RO 67-8

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Misère n° 79 p. 15 et 15 v° / C2 : p. 34

Éditions savantes : Faugère I, 188, XXXI / Havet VI.10 / Michaut 192 / Brunschvicg 332 / Tourneur p. 181-3 / Le Guern 54 / Maeda II p.239 / Lafuma 58 / Sellier 91

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Transcription savante (origine : Recueil des originaux - c’est nous qui ajoutons les numéros)

 

 

Notes

 

1 L. Brunschvicg ajoute « ... ».

2 La Copie C2 transcrit « me doit ».

3 Les Copies C1 et C2  ajoutent « etc. » ; les éditions modernes se contentent d’ajouter trois points de suspension.

4 La Copie C1 transcrit « un ».

5 Z. Tourneur lit un « s ».

6 C1 : « tyran » ; C2 : « tyran » ; Fau : « tyran » ; Havet : « tyran » (corrigé « tyrannique » dans l’éd. 1925) ; Br : « tyrannique » ; Mi : « tyrannique » ; T : « tyran(nique) » ; Laf : « tyrannique » ; LG : « tyrannique » ; M : « tyrannique » ; Sel : « tyrannique ».

 

Premières éditions et copies des XVIIe - XVIIIe siècles et du début du XIXe

 

Ce fragment n’a pas été retenu dans l’édition de Port-Royal.

La copie Périer reproduit le texte p. 108 v° et 109 : (en rouge : les différences avec les copies C1 et C2)

Tirannie.

Ainsi ces discours sont faux et tiranniques. Je suis beau donc on doit me craindre. Je suis fort donc on doit m’aimer Je suis... La tirannie est de vouloir avoir par une voie ce qu’on ne peut avoir que par une autre. On rend différens devoirs aux différents mérites. devoir d’amour à l’agréemt. devoir de crainte à la force, devoir de créance à la science.

On doit rendre ces devoirs là, on est injuste de les refuser et injuste d’en demander d’autres.

Et c’est de même etre faux et tiran de dire, il n’est pas fort donc je ne l’estimerai pas, il n’est pas habile donc je ne le craindrai pas.

1er éditeur : Ch. Bossut (1779), t. II, p. 120, partie I, article IX, n° 13 publie le texte de P’ sans le titre.

Ainsi ces discours sont faux et tyranniques « Je suis beau, donc on doit me craindre. Je suis fort, donc on doit m’aimer. Je suis... » La tyrannie est de vouloir avoir par une voie ce qu’on ne peut avoir que par une autre. On rend différents devoirs aux différents mérites : devoir d’amour à l’agrément, devoir de crainte à la force, devoir de croyance à la science, etc.

On doit rendre ces devoirs‑là, on est injuste de les refuser, et injuste d’en demander d’autres.

Et c’est de même être faux et tyran de dire : « Il n’est pas fort, donc je ne l’estimerai pas. Il n’est pas habile, donc je ne le craindrai pas. »

A. Renouard (1812), p. 167, partie I, article IX, n° XIII ne fait que reproduire le texte de Bossut.

 

Remarques

 

Les éditions modernes n’éditent pas l’accolade. Soit elles suivent les Copies C1 et C2 qui l’ignorent, soit elles transposent le texte après le texte comme l’a justement proposé Tourneur (voir notre étude des accolades de transposition dans les Pensées). Dans ce cas, les extrémités de l’accolade désignent le texte et l’intervalle situé entre le texte et le texte . Le résultat suit l’ordre  .

Interprétation de Tourneur, puis Lafuma, Le Guern et Sellier :

Lire la partie     (Ainsi ces discours sont faux et tyranniques « Je suis beau,

                             donc on doit me craindre. Je suis fort, donc on doit m’aimer. Je suis... »)

après la partie (La tyrannie est de vouloir avoir par une voie ce qu’on ne peut avoir que

                              par une autre. [...] On doit rendre ces devoirs‑là, on est injuste de les refuser,

                              et injuste d’en demander d’autres.)

Faugère et Brunschvicg ne transposent pas.

Certains éditeurs tels que Michaut, Brunschvicg, Lafuma et Le Guern considèrent que ce texte est la suite de Misère 7 (Laf. 58, Sel. 92). Faugère édite aussi ces deux textes dans cet ordre, mais en changeant de numéro d’article.

 

Voir cette étude dans Misère 7...

 

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