Textes barrés situés sur les mêmes papiers que Misère n° 9 – Papiers originaux : RO 70-1 et 365 v°
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Misère (non numéroté) p. 22 et 23 / C2 : p. 41 et 42
Éditions savantes : Faugère II, 125, III et II, 123, II / Michaut 194 / Brunschvicg 73 / Tourneur p. 182-1 / Le Guern 56 / Maeda III p. 186 / Lafuma 76 / Sellier 111
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Transcription savante (origine : Recueil des originaux)
RO p. 70 (69-1 verso)
Notes
1 G. Michaut s’est trompé de ligne en proposant le premier jet « passe la force » en note.
2 P. Faugère, G. Michaut et L. Brunschvicg : « l’un [en la] science de la ».
3 P. Faugère, G. Michaut et L. Brunschvicg : « en ».
4 C1 : « tranquille » ; C2 : « tranquille » ; Fau : « totale » ; Mi : « totale » ; Br : « totale » ; T : « totale » ; Laf : « totale » ; LG : « totale » ; M : « tranquille » ; Sel : « tranquille ».
5 C1 : « admirari » ; C2 : « admirari » ; Fau : « mirari » ; Mi : « mirari » ; Br : « mirari » ; T : « mirari » ; Laf : « mirari » ; LG : « mirari » ; M : « mirari » ; Sel : « mirari ».
6 M. Le Guern omet le « et ».
7 C1 : « braves » ; C2 : « braves » ; Fau : « » ; Mi : « vrais » ; Br : « vrais » ; T : « braves » ; Laf : « braves » ; LG : « braves » ; Sel : « braves ».
8 C1 : « atiranie » ; C2 : « tiranie » ; Fau : « ataraxie » ; Mi : « ataraxie » ; Br : « ataraxie » ; T : « atiraxie » ; Laf : « ataraxie » ; LG : « ataraxie » ; Sel : « ataraxie ». C’est V. Cousin qui a proposé « ataraxie » (voir ci-dessous).
9 P. Faugère, G. Michaut et L. Brunschvicg : « pensent trouver un peu mieux ».
10 C1 : « » ; C2 : « » ; Fau : « Transposer après les lois article suivant » ; Mi : « Transposer après les lois au titre suivant » ; Br : « Transposer après les lois au titre suivant » ; T : « Transposer après les lois article suivant » ; Laf : « Transposez après les lois article suivant » ; LG : « Transposez après les lois article suivant » (en note) ; Sel : « Transposer après les lois article suivant ».
11 La Copie C1 transcrit « la ».
12 Les Copies C1 et C2 ne transcrivent pas cette référence. G. Michaut ajoute « [page] ».
13 Les Copies C1 et C2 ne transcrivent pas cette référence. G. Michaut ajoute « [page] ».
14 L. Brunschvicg : « vu » ; Z. Tourneur, L. Lafuma et Y. Maeda : « cru ».
15 G. Michaut omet le « et ».
16 Les Copies C1 et C2 ne transcrivent pas cette référence. G. Michaut ajoute « [page] ».
RO p. 366 (365 verso)
Notes
1 Les Copies C1 et C2 omettent le mot « encore ».
2 Les Copies C1 et C2 transcrivent « ces ».
3 G. Michaut : « et tous ceux ».
4 Sans s sur le manuscrit.
5 Les Copies C1 et C2 ne transcrivent pas « 393 harum sententiarum ». G. Michaut ajoute [page] et des points de suspension.
6 G. Michaut : « avoue ».
7 C1 : « pu trouver encore » ; C2 : « pu encore trouver » ; Fau : « pu encore trouver » ; Mi : « encore pu trouver ». Br : « encore pu trouver » ; T : « pu encore trouver » ; Laf : « pu encore trouver » ; LG : « pu encore trouver » ; M : « pu encore trouver » ; Sel : « pu encore trouver ».
8 P. Faugère : « suppose » ; Z. Tourneur transcrit : « assurer ».
9 Les Copies C1 et C2 ajoutent « toutes ».
10 G. Michaut lit « les ».
11 Les Copies C1 et C2 transcrivent « elle-même » (sans s).
12 L. Brunschvicg : « formes ».
Premières éditions et copies des XVIIe - XVIIIe siècles et du début du XIXe
Port-Royal n’a pas retenu ce texte barré.
La copie Périer ne le reproduit pas non plus.
1er éditeur : V. Cousin, Rapport..., 1843, p. 202-203 : (en rouge : les différences avec les Copies C1 et C2)
Est‑ce donc que l’âme est un sujet trop noble pour ses faibles lumières ! Abaissons‑la donc à la matière : voyons si elle sait de quoi est fait le propre corps qu’elle anime, et les autres qu’elle contemple et qu’elle remue à son gré. Qu’en ont‑ils connu ces grands dogmatistes qui n’ignorent rien ?
Cela suffiroit sans doute si la raison étoit raisonnable. Elle l’est bien assez pour avouer qu’elle n’a pu trouver encore rien de ferme, mais elle ne désespère pas encore d’y arriver ; au contraire, elle est aussi ardente que jamais dans cette recherche, et s’assure d’avoir en soi les forces nécessaires pour cette conquête. Il faut donc l’achever, et après avoir examiné toutes ses puissances dans leurs effets, reconnoissons‑les en elles‑mêmes ; voyons si elle a quelques forces et quelques prises capables de saisir la vérité.
Mais peut‑être que ce sujet passe la portée de la raison ? Examinons donc ses inventions sur les choses de sa force. S’il y a quelque chose où son intérêt propre ait dû la faire appliquer de son plus sérieux, c’est à la recherche de son souverain bien ; voyons donc où ces âmes fortes et clairvoyantes l’ont placé et si elles en sont d’accord.
L’un dit que le souverain bien est en la vertu ; l’autre le met en la volupté, l’autre à suivre la nature, l’autre en la vérité : felix qui potuit rerum cognoscere causas ; l’autre à l’ignorance tranquille ; l’autre à l’indolence ; d’autres à résister aux apparences ; l’autre à n’admirer rien : nil admirari prope res est una quae possit facere et servare beatum ; et les braves pyrrhoniens en leur ataraxie, doute et suspension perpétuelle ; et d’autres plus sages, qu’on ne le peut trouver, non pas même par souhait. Nous voilà bien payés.
Si faut‑il voir si cette belle philosophie n’a rien acquis de certain par un travail si long et si tendu : peut‑être qu’au moins l’âme se connoîtra soi‑même. Écoutons les régents du monde sur ce sujet : Qu’ont‑ils pensé de la substance ?..... Ont‑ils été plus heureux à la loger ?..... Qu’ont‑ils trouvé de son origine, de sa durée et de son départ ?
Remarques
Selon P. Faugère (note 3 p. 123) : « [...] ce fragment et celui qui suit semblent n’être, quant au fond, que la reproduction de quelques pages du chap. de Montaigne : Apologie de Raymond de Sebonde. Les nombres qui s’y trouvent cités indiquent sans doute les pages des Essais. ».
E. Havet ne commente pas les parties barrées.
P. Faugère, G. Michaut, L. Brunschvicg et L. Lafuma transcrivent les parties barrées à part mais sans appliquer de transposition. P. Faugère les transcrit dans deux articles séparés.
M. Le Guern estime que ces parties barrées et le texte sur “L’économie du monde” n’en font qu’un : il publie le texte dans l’ordre suivant Mais peut-être que ce sujet passe la portée de la raison. [...] Nous voilà bien payés (partie barrée située avant l’accolade et numérotée 13 en marge) puis “L’économie du monde” puis les notes barrées Si faut-il voir si cette belle philosophie... [...] 395 [...] 399 puis les notes barrées situées après l’accolade et numérotées 13 en marge) Est-ce donc que l’âme est encore un sujet trop noble pour ses faibles lumières ? 393 [...] Voyons si elle a quelques forces et quelques prises capables de saisir la vérité, en transposant ce qui est dans l’accolade p. 70-1 après le texte sur “L’économie du monde” et avant les notes Est-ce donc que l’âme.... Il n’a semble-t-il pas tenu compte du fait que l’accolade se prolonge jusqu’à la fin du texte sur “L’économie du monde”.
Ph. Sellier suit la Copie C2 qui transcrit les parties barrées à part (en fin de dossier) et transpose la première partie barrée Mais peut-être que ce sujet... [...] 399 (donc tout le contenu de la page 70-1) après la deuxième partie barrée Est-ce donc que l’âme...
L’analyse des cas de transpositions (voir cette étude) montre que l’accolade demande de lire la partie barrée Mais peut-être que ce sujet passe la portée de la raison. [...] Nous voilà bien payés, qui est situé avant “L’économie du monde”, après ce même texte, donc avant les notes barrées Est-ce donc que l’âme est encore un sujet trop noble pour ses faibles lumières ? 393 [...] Voyons si elle a quelques forces et quelques prises capables de saisir la vérité.
Dans les deux derniers cas, la transposition a en fait pour but de regrouper les notes numérotées 13 et séparées par un texte indépendant. Pascal aura ensuite barré ces notes en versant ce texte dans la liasse Misère.