Pensées - page 137
pour les condamner et les rendre inexcusables.
3. Si le monde subsistait pour
instruire l’homme de l’existence de
Dieu, sa divinité y reluirait de toutes
parts d’une manière incontestable.
Mais comme il ne subsiste que par
Jésus-Christ, et pour Jésus-Christ,
et pour instruire les hommes et de leur
corruption, et de la rédemption, tout
y éclate des preuves de ces deux vérités.
Ce qui y paraît ne marque ni
une exclusion totale, ni une présence
manifeste de Divinité, mais la présence
d’un Dieu qui se cache : tout porte ce
caractère.
4. S’il n’avait jamais rien paru
de Dieu, cette privation éternelle serait
équivoque, et pourrait aussi bien
se rapporter à l’absence de toute Divinité,
qu’à l’indignité où seraient
les hommes de le connaître. Mais de
ce qu’il paraît quelquefois et non
toujours, cela ôte l’équivoque. S’il
paraît une fois, il est toujours. Et
ainsi on n’en peut conclure autre chose,
sinon qu’il y a un Dieu, et que les
hommes en sont indignes.
5. Le dessein de Dieu est plus
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