L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 216

que jamais aucun autre n’a faites,

ils n’auraient point de péché.

Il s’ensuit donc, qu’il jugeait que

ses miracles étaient des preuves certaines

de ce qu’il enseignait, et que les

Juifs avaient obligation de le croire. Et

en effet c’est particulièrement les miracles

qui rendaient les Juifs coupables

dans leur incrédulité. Car les

preuves qu’on eût pu tirer de l’Écriture

pendant la vie de Jésus-Christ

n’auraient pas été démonstratives.

On y voit par exemple que Moïse a

dit, qu’un Prophète viendrait ; mais

cela n’aurait pas prouvé que Jésus-

Christ fût ce Prophète, et c’était

toute la question. Ces passages faisaient

voir qu’il pouvait être le Messie,

et cela avec ses miracles devait

déterminer à croire qu’il l’était effectivement.

6.  Les prophéties seules ne pouvaient

pas prouver Jésus-Christ pendant

sa vie. Et ainsi on n’eût pas été

coupable de ne pas croire en lui avant

sa mort, si les miracles n’eussent pas été

décisifs. Donc les miracles suffisent

quand on ne voit pas que la doctrine

soit contraire, et on y doit croire.

 

 

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