Pensées - page 216
que jamais aucun autre n’a faites,
ils n’auraient point de péché.
Il s’ensuit donc, qu’il jugeait que
ses miracles étaient des preuves certaines
de ce qu’il enseignait, et que les
Juifs avaient obligation de le croire. Et
en effet c’est particulièrement les miracles
qui rendaient les Juifs coupables
dans leur incrédulité. Car les
preuves qu’on eût pu tirer de l’Écriture
pendant la vie de Jésus-Christ
n’auraient pas été démonstratives.
On y voit par exemple que Moïse a
dit, qu’un Prophète viendrait ; mais
cela n’aurait pas prouvé que Jésus-
Christ fût ce Prophète, et c’était
toute la question. Ces passages faisaient
voir qu’il pouvait être le Messie,
et cela avec ses miracles devait
déterminer à croire qu’il l’était effectivement.
6. Les prophéties seules ne pouvaient
pas prouver Jésus-Christ pendant
sa vie. Et ainsi on n’eût pas été
coupable de ne pas croire en lui avant
sa mort, si les miracles n’eussent pas été
décisifs. Donc les miracles suffisent
quand on ne voit pas que la doctrine
soit contraire, et on y doit croire.
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