L’édition de Port-Royal de 1678
Pensées - page 305 Il en est de même du désir de dominer, de la paresse, et des autres. L’application en est aisée à faire au sujet de l’horreur que nous avons de la mort. Cette horreur était naturelle et juste dans Adam innocent ; parce que sa vie étant très agréable à Dieu, elle devait être agréable à l’homme : et la mort eût été horrible, parce qu’elle eût fini une vie conforme à la volonté de Dieu. Depuis, l’homme ayant péché, sa vie est devenue corrompue, son corps et son âme ennemis l’un de l’autre, et tous deux de Dieu. Ce changement ayant infecté une si sainte vie, l’amour de la vie est néanmoins demeuré ; et l’horreur de la mort étant restée pareille, ce qui était juste en Adam est injuste en nous. Voilà l’origine de l’horreur de la mort, et la cause de sa défectuosité. Éclairons donc l’erreur de la nature par la lumière de la foi. L’horreur de la mort est naturelle ; mais c’est en l’état d’innocence ; parce qu’elle n’eût pu entrer dans le Paradis qu’en finissant une vie toute pure. |
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