L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 342

ni votre Évangile, ni vos mystères

les plus saints, ni les aumônes, ni

les jeûnes, ni les mortifications, ni

les miracles, ni l’usage des Sacrements,

ni le sacrifice de votre corps,

ni tous mes efforts, ni ceux de tout

le monde ensemble ne peuvent rien

du tout pour commencer ma conversion,

si vous n’accompagnez toutes

ces choses d’une assistance toute extraordinaire

de votre grâce. C’est

pourquoi, mon Dieu, je m’adresse à

vous, Dieu tout-puissant, pour vous

demander un don que toutes les créatures

ensemble ne peuvent  m’accorder.

Je n’aurais pas la hardiesse de

vous adresser mes cris si quelque autre

les pouvait exaucer. Mais, mon

Dieu, comme la conversion de mon

cœur que je vous demande est un ouvrage

qui passe tous les efforts de la

nature, je ne puis m’adresser qu’à

l’auteur et au maître tout-puissant

de la nature, et de mon cœur. À qui

crierai-je, Seigneur, à qui aurai-je

recours, si ce n’est à vous ? Tout ce

qui n’est pas Dieu ne peut pas remplir

mon attente. C’est Dieu même

que je demande, et que je cherche : et

 

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