L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 345

Ô qu’heureux sont ceux qui avec une

liberté entière et une pente invincible

de leur volonté, aiment parfaitement

et librement ce qu’ils sont obligés

d’aimer nécessairement !

VI.

Achevez, ô mon Dieu, les bons

mouvements que vous me donnez.

Soyez-en la fin, comme vous en êtes

le principe. Couronnez vos propres

dons ; car je reconnais que ce sont

vos dons. Ouï, mon Dieu ; et bien

loin de prétendre que mes prières

aient du mérite qui vous oblige de

les accorder de nécessité, je reconnais

très humblement, qu’ayant donné aux

créatures mon cœur que vous n’aviez

formé que pour vous, et non pas pour

le monde ni pour moi-même, je

ne puis attendre aucune grâce que de

votre miséricorde, puisque je n’ai

rien en moi qui vous y puisse engager,

et que tous les mouvements naturels

de mon cœur se portant vers les créatures,

ou vers moi-même, ne peuvent

que vous irriter. Je vous rends

donc grâces, mon Dieu, des bons

mouvements que vous me donnez, et

de celui-même que vous me donnez

 

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