L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 346

de vous en rendre grâces.

VII.

Touchez mon cœur du repentir de

mes fautes ; puisque sans cette douleur

intérieure les maux extérieurs

dont vous touchez mon corps me seraient

une nouvelle occasion de péché.

Faites-moi bien connaître que

les maux du corps ne sont autre chose

que la punition et la figure tout ensemble

des maux de l’âme. Mais, Seigneur,

faites aussi qu’ils en soient le

remède, en me faisant considérer dans

les douleurs que je sens, celles que je

ne sentais pas dans mon âme quoique

toute malade et couverte d’ulcères.

Car, Seigneur, la plus grande de ses

maladies est cette insensibilité et cette

extrême faiblesse qui lui avait ôté

tout sentiment de ses propres misères.

Faites-les moi sentir vivement ; et

que ce qui me reste de vie soit une

pénitence continuelle pour laver les

offenses que j’ai commises.

VIII.

Seigneur, bien que ma vie passée

ait été exempte de grands crimes,

dont vous avez éloigné de moi les

occasions, elle vous a été néanmoins

 

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