L’édition de Port-Royal de 1678
Pensées - page 348 qui sont consolés. Et moi j’ai dit : Malheureux ceux qui gémissent, et très heureux ceux qui sont consolés : J’ai dit : Heureux ceux qui jouissent d’une fortune avantageuse, d’une réputation glorieuse, et d’une santé robuste. Et pourquoi les ai-je réputés heureux, sinon parce que tous ces avantages leur fournissaient une facilité très ample de jouir des créatures, c’est-à- dire de vous offenser ? Ouï, Seigneur, je confesse que j’ai estimé la santé un bien, non pas parce qu’elle est un moyen facile pour vous servir avec utilité, pour consommer plus de soins et de veilles à votre service, et pour l’assistance du prochain ; mais parce qu’à sa faveur je pouvais m’abandonner avec moins de retenue dans l’abondance des délices de la vie, et en mieux goûter les funestes plaisirs. Faites-moi la grâce, Seigneur, de réformer ma raison corrompue, et de conformer mes sentiments aux vôtres. Que je m’estime heureux dans l’affliction ; et que dans l’impuissance d’agir au-dehors vous purifiiez tellement mes sentiments, qu’ils ne répugnent plus aux vôtres, et qu’ainsi je vous |
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