L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 349

trouve au-dedans de moi-même ; puisque

je ne puis vous chercher au-dehors

à cause de ma faiblesse. Car, Seigneur,

votre Royaume est dans vos

fidèles, et je le trouverai dans moi-

même si j’y trouve votre Esprit et

vos sentiments.

X.

Mais, Seigneur, que ferai-je pour

vous obliger à répandre votre Esprit

sur cette misérable terre ? Tout ce

que je suis vous est odieux, et je ne

trouve rien en moi qui vous puisse

agréer. Je n’y vois rien, Seigneur,

que mes seules douleurs qui ont quelque

ressemblance avec les vôtres.

Considérez donc les maux que je

souffre, et ceux qui me menacent.

Voyez d’un œil de miséricorde les

plaies que votre main m’a faites. Ô

mon Sauveur, qui avez aimé vos souffrances

en la mort ! Ô Dieu, qui ne

vous êtes fait homme que pour souffrir

plus qu’aucun homme pour le salut

des hommes ! Ô Dieu, qui ne vous

êtes incarné après le péché des hommes,

et qui n’avez pris un corps que

pour y souffrir tous les maux que nos

péchés ont mérité ! Ô Dieu, qui aimez

 

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