L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 47

Ils inspiraient des mouvements

de bassesse pure, et c’est aussi peu

l’état de l’homme. Il faut des mouvements

de bassesse, non d’une bassesse

de nature, mais de pénitence ;

non pour y demeurer, mais pour aller

à la grandeur. Il faut des mouvements

de grandeur, mais d’une grandeur

qui vienne de la grâce et non du

mérite, et après avoir passé par la

bassesse.

22.  Nul n’est heureux comme un

vrai Chrétien, ni raisonnable, ni

vertueux, ni aimable. Avec combien

peu d’orgueil un Chrétien se croit-il

uni à Dieu ? Avec combien peu d’abjection

s’égale-t-il aux vers de la terre ?

23.  Qui peut donc refuser à ces

célestes lumières de les croire, et de

les adorer ? Car n’est-il pas plus clair

que le jour que nous sentons en nous-

mêmes des caractères ineffaçables

d’excellence ? Et n’est-il pas aussi véritable

que nous éprouvons à toute

heure les effets de notre déplorable

condition ? Que nous crie donc ce

chaos et cette confusion monstrueuse,

sinon la vérité de ces deux états, avec

 

 

 

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