|   Pensées - page 56  détournent de cette foi, qui sont   principalement les passions et les vains amusements.   1. L’unité   jointe à l’infini ne l’augmente de   rien, non plus qu’un pied à une mesure infinie. Le fini s’anéantit en   présence de l’infini, et devient un pur néant. Ainsi notre esprit devant   Dieu ; ainsi notre justice devant la justice divine. Il   n’y a pas si grande disproportion entre   l’unité et l’infini, qu’entre notre justice et celle de Dieu.  2.  Nous   connaissons qu’il y a un   infini, et ignorons sa nature. Comme, par exemple, nous savons qu’il est faux   que les nombres soient finis. Donc il est vrai qu’il y a un infini en nombre.   Mais nous ne savons ce qu’il est. Il est faux qu’il soit pair, il est faux   qu’il soit impair ; car en ajoutant l’unité il ne change point de   nature. Ainsi on peut bien connaître qu’il y a un Dieu, sans savoir ce qu’il est : et vous ne devez pas conclure qu’il n’y a point de Dieu, de ce que nous ne connaissons pas parfaitement sa nature.   |