Fragment Perpétuité n° 2 / 11  – Papier original : RO 283-2

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Perpétuité n° 321 p. 145 / C2 : p. 175

Éditions de Port-Royal : Chap. II - Marques de la véritable Religion : 1669 et janvier 1670 p. 25 / 1678

n° 9 p. 23-24

Éditions savantes : Faugère II, 201, XX / Havet XI.6 / Brunschvicg 614 / Tourneur p. 271-1 / Le Guern 263 / Lafuma 280 / Sellier 312

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Bibliographie

 

 

ARNAULD Antoine, La fréquente communion, Œuvres, XVII, p. 71 sq.

FERREYROLLES Gérard, Pascal et la raison du politique, Paris, Presses Universitaires de France, 1984.

KOLAKOWSKI Leszek, Dieu ne nous doit rien, Brève remarque sur la religion de Pascal et l’esprit du jansénisme, Paris, Albin Michel, 1997.

LAPORTE Jean, La Doctrine de Port-Royal : la Morale, 2 vol., Paris, Vrin, 1951-1952.

MISONO Keisuke, Écrire contre le jansénisme. Léonard de Marandé polémiste vulgarisateur, Paris, Champion, 2012.

SELLIER Philippe, “Pascal et l’histoire de l’Église dans la campagne des Provinciales (1656-1658)”, in Port-Royal et la littérature, Pascal, 2e éd., Paris, Champion, 2010, p. 325-340.

SELLIER Philippe, Pascal et saint Augustin, Paris, Colin, 1970.

 

 

Éclaircissements

 

Les États périraient si on ne faisait ployer souvent les lois à la nécessité, mais jamais la religion n’a souffert cela et n’en a usé. Aussi il faut ces accommodements ou des miracles.

 

Ployer : voir Jungo Michel, Le vocabulaire de Pascal, p. 67. Doublet morphologique de plier. Port-Royal remplace ployer par plier. Selon Vaugelas, ployer signifie céder, obéir, en quelque façon succomber.

Cette formule fait écho aux remarques sur la variété et la diversité des lois humaines du fragment Misère 9 (Laf. 60, Sel. 94). Cependant, il ne faut pas voir dans le présent fragment un trait d’ironie ou de satire : Pascal estime que des lois arbitraires, variables selon les circonstances et l’évolution de l’histoire, permettent aux sociétés de s’adapter aux temps. Voir sur ce point Ferreyrolles Gérard, Pascal et la raison du politique, p. 162 sq., et surtout p. 186 sq. Les lois positives sont indispensables pour régler l’application des lois naturelles, universelle par essence, aux conditions particulières d’une société donnée : p. 192.

Perpétuité 3 (Laf. 281, Sel. 313). Perpétuité. Cette religion qui consiste à croire que l'homme est déchu d'un état de gloire et de communication avec Dieu en un état de tristesse, de pénitence et d'éloignement de Dieu, mais qu'après cette vie nous serons rétablis par un Messie qui devait venir, a toujours été sur la terre. Toutes choses ont passé et celle-là a subsisté par laquelle sont toutes choses. [...] Mille fois elle a été à la veille d'une destruction universelle, et toutes les fois qu'elle a été en cet état Dieu l'a relevée par des coups extraordinaires de sa puissance. Car ce qui est étonnant est qu'elle s'est maintenue sans fléchir et plier sous la volonté des tyrans, car il n'est pas étrange qu'un état subsiste lorsque l'on fait quelquefois céder ses lois à la nécessité ; mais que...

L’expression ou des miracles annonce le cela est divin final.

 

Il n’est pas étrange qu’on se conserve en ployant, et ce n’est pas proprement se maintenir. Et encore périssent‑ils enfin entièrement. Il n’y en a point qui ait duré mille ans.

 

Havet remarque que Port-Royal a jugé nécessaire de passer à quinze cents ans, et que le royaume de France avait plus de mille ans à l’époque de Pascal. Rome avait aussi duré plus de mille ans entre Romulus et Augustulus. L’empire chinois avait évidemment une durée encore plus longue.

 

 Mais que cette religion se soit toujours maintenue et inflexible, cela est divin.

 

Ces brèves formules résument les vastes problèmes de l’ecclésiologie, que Pascal aborde dans différents textes, outre la liasse Perpétuité, notamment la Comparaison des chrétiens des premiers temps avec ceux d’aujourd’hui, le Projet de mandement contre l’Apologie pour les casuistes.

Sellier, Pascal et saint Augustin, p. 449 sq. L’Église a la promesse que le mal ne l’emportera pas sur elle et ne disparaîtra pas (Matth. XVI, 18).

Laf. 743, Sel. 617. Il y a plaisir d’être dans un vaisseau battu de l’orage lorsqu’on est assuré qu’il ne périra point ; les persécutions qui travaillent l’Église sont de cette nature.

Sa nature même lui assure une permanence inhérente à la vérité.

Laf. 776, Sel. 641. L’histoire de l’Église doit proprement être appelée l’histoire de la vérité.

Dans les circonstances où la vérité s’est trouvée attaquée, elle jouit de solides garants : voir Miracles III (Laf. 877, Sel. 441). [...] La manière dont l’Église a subsisté est que la vérité a été sans contestation ou si elle a été contestée, il y a eu le pape, et sinon il y a eu l’Église, c’est-à-dire le concile.

 Laf. 708, Sel. 586. Papes. Les rois disposent de leur empire, mais les papes ne peuvent disposer du leur.

La perpétuité est une note de l’Église, c’est-à-dire une des marques qui permettent d’en reconnaître avec certitude la vérité.

Voir Miracles III (Laf. 894, Sel. 448). Les trois marques de la religion : la perpétuité, la bonne vie, les miracles.

Ils détruisent la perpétuité par la probabilité, la bonne vie par leur morale, les miracles en détruisant ou leur vérité, ou leur conséquence.

Si on les croit l’Église n’aura que faire de perpétuité, sainteté, ni miracles.

Les hérétiques les nient, ou en nient la conséquence, eux de même, mais il faudrait n’avoir point de sincérité pour les nier, ou encore perdre le sens pour nier la conséquence.

Cette permanence a quelque chose de paradoxal, tant elle est contraire aux mœurs ordinaires des hommes.

Perpétuité 6 (Laf. 284, Sel. 316). La seule religion contre la nature, contre le sens commun, contre nos plaisirs est la seule qui ait toujours été.

Preuves par discours I (Laf. 425, Sel. 680). La seule science qui est contre le sens commun et la nature des hommes est la seule qui ait toujours subsisté parmi les hommes.

Lorsque Pascal écrit Cela est divin, il faut entendre que la persévérance de l’Église depuis ses origines jusqu’à l’époque moderne n’a pas, comme il le dit ailleurs, sa racine dans la nature. L’ordre normal des choses aurait voulu que l’Église s’adapte dans ses lois et son esprit, aux changements sociaux, politiques et idéologiques du monde ; qu’elle ne l’ait pas fait n’est pas conforme à l’ordre de la nature, et ne peut s’expliquer que par une causalité qui la dépasse. Pascal raisonne ici comme il le fait lorsqu’il considère la disproportion qui existe entre la manière dont les hommes raisonnent dans leurs affaires ordinaires et la négligence avec laquelle ils envisagent leur destinée éternelle, dans le fragment Preuves par discours II (Laf. 427, Sel. 681) : Rien n’est si important à l’homme que son état ; rien ne lui est si redoutable que l’éternité. Et ainsi, qu’il se trouve des hommes indifférents à la perte de leur être et au péril d’une éternité de misères, cela n’est point naturel. Ils sont tout autres à l’égard de toutes les autres choses : ils craignent jusqu’aux plus légères, ils les prévoient, ils les sentent ; et ce même homme qui passe tant de jours et de nuits dans la rage et dans le désespoir pour la perte d’une charge ou pour quelque offense imaginaire à son honneur, c’est celui-là même qui sait qu’il va tout perdre par la mort, sans inquiétude et sans émotion. C’est une chose monstrueuse de voir dans un même cœur et en même temps cette sensibilité pour les moindres choses et cette étrange insensibilité pour les plus grandes. C’est un enchantement incompréhensible, et un assoupissement surnaturel, qui marque une force toute-puissante qui le cause.

Havet remarque cependant que Pascal est l’auteur de l’opuscule arbitrairement intitulé Comparaison des chrétiens des premiers temps avec ceux d’aujourd’hui, qui montre justement que les règles auxquelles l’Église a obéi ont changé depuis l’époque primitive.

En fait, cet opuscule confirme l’idée de la perpétuité de l’Église : il ne vise pas à établir une comparaison dépréciative des temps modernes avec l’Antiquité. Comme l’écrit J. Mesnard, OC IV, p. 51, « l’objet de Pascal est de montrer [...] que, dans la dispensation du baptême, l’Église a toujours conservé le même esprit, bien qu’elle ait changé de conduite ». Après avoir montré que les devoirs constants du baptisé ont toujours été l’instruction et le refus du monde, Pascal montre que la nouvelle discipline du baptême doit être soumise aux mêmes exigences : p. 51-52. L’opuscule en question ne stigmatise pas l’inconstance de la conduite de l’Église, mais montre au contraire que son esprit demeure le même, et doit le demeurer pour qu’elle reste fidèle à son modèle primitif, et que l’esprit de l’Église n’est sauvegardé que si les baptisés d’aujourd’hui, méditant l’exemple des catéchumènes d’autrefois, consentent à recevoir l’instruction et à faire pénitence : p. 52. Rapport avec l’Écrit sur la conversion du pécheur : p. 52-53.

De fait, dans sa réflexion sur les exigences du baptême, Pascal montre que des « considérations très importantes » justifient l’évolution de l’octroi des sacrements : p. 329-330. Ce sont l’universalité du salut (saint Irénée), la parole du Christ Si vous ne renaissez en l’eau… (Jean III), l’insistance sur le péché originel : p. 330. Voir Sellier Philippe, “Pascal et l’histoire de l’Église dans la campagne des Provinciales (1656-1658)”, in Port-Royal et la littérature, Pascal, 2e éd., p. 329. Les changements dans la discipline de l’Église ne naissent donc pas de considérations politiques ou de circonstances, mais d’exigences nées du fond même de la vérité.

Ce qui garantit la permanence de l’esprit de l’Église, c’est la Tradition qui la relie à l’Église primitive. Voir sur ce point Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, p. 450, et 452 sq. La conformité de l’ancienne Église prévaut et corrige tout.

Voir Perpétuité 7 (Laf. 285, Sel. 317). Si l’ancienne Église était dans l’erreur l’Église est tombée. Quand elle y serait aujourd’hui ce n’est pas de même car elle a toujours la maxime supérieure de la tradition de la créance de l’ancienne Église. Et ainsi cette soumission et cette conformité à l’ancienne Église prévaut et corrige tout. Mais l’ancienne Église ne supposait pas l’Église future et ne la regardait pas, comme nous supposons et regardons l’ancienne.

Laporte Jean, La doctrine de Port-Royal, La Morale, I, p. 129 sq. Qu’appelle-t-on Église primitive ? Voir La fréquente communion, Œuvres, XXVII, p. 125. C’est l’Église dans sa pureté et dans l’exacte observation de sa discipline, « telle qu’elle était avant d’avoir été altérée par le relâchement des fidèles », que le cardinal Du Perron place aux IVe et Ve siècles.

Arnauld Antoine, La fréquente communion, Préface, p. 87 sq. Que faut-il entendre par Église primitive ? Ce n’est pas celle qui est décrite dans les Actes des apôtres : les hérétiques ne l’entendent ainsi que pour échapper plus facilement à l’autorité des pères. « De sorte que l’Église primitive est proprement l’Église dans sa pureté et dans l’exacte observation de sa discipline, telle qu’elle était avant d’avoir été altérée par le relâchement des fidèles. Et parce qu’il nous reste peu d’écrits des trois premiers siècles, à cause de la persécution qui a duré tout ce temps, et qui a empêché, comme dit saint Jérôme, que saint Cyprien, qui a été choisi de Dieu pour être le défenseur de la pénitence, ne nous a laissé plus d’écrits, Monsieur le cardinal Du Perron prend pour le temps de la primitive Église le quatrième et le cinquième siècle, qu’il appelle le temps des quatre premiers conciles, depuis l’empereur Constantin, jusqu’à l’empereur Marcien, parce que la plupart des pères ayant écrit en ce temps, nous pouvons voir dans leurs écrits toutes les maximes de la foi, et toute la pureté de sa discipline. Ainsi l’Église primitive n’est autre chose que l’Église du temps de saint Basile, du temps de saint Ambroise, du temps de saint Augustin : et tâcher de suivre l’Église primitive en ce point de la pénitence, n’est autre chose que tâcher de rétablir la discipline de l’Église telle que nous la trouvons dans les écrits de ces pères, qui est le temps où l’Église a paru toute formée au dehors dans la perfection de sa vertu, et dans l’ordre de sa discipline, laquelle a passé dans les siècles suivants, sans que l’Église ait jamais fait aucune ordonnance qui lui soit contraire » : p. 88.

L’Église primitive est comme le point fixe par rapport auquel l’Église d’à présent peut et doit se guider. Voir Arnauld Antoine, La fréquente communion, § XXXIII, Œuvres, XXVII, p. 128 sq. L’Église est la même dans tous les temps. La tradition de l’Église est la règle des vérités catholiques. Une « connaissance solide et véritable de l’Église nous apprend à ne reconnaître aucune règle des vérités catholiques que la tradition ecclésiastique à n’inventer rien de nouveau de nous-mêmes, et à ne recevoir point ce que les autres auront inventé d’eux-mêmes, et à ne suivre ni le raisonnement, la coutume des hommes dans les choses de l’Église, mais l’autorité divine sur laquelle toute notre religion est établie. C’est pourquoi les grands personnages qui ont paru en divers siècles, n’ont tenu dans l’Église que ce qu’ils y ont trouvé, comme remarque saint Augustin, ils n’ont enseigné aux autres que ce qu’on leur avait appris, et ils n’ont laissé à leurs enfants que ce qu’ils avaient reçu de leurs pères ».

Port-Royal est pourtant sévère sur l’évolution de l’Église moderne, au sein de laquelle certains groupes vont jusqu’à tenter d’obtenir la condamnation de saint Augustin. Voir sur ce point Kolakowski Leszek, Dieu ne nous doit rien, Brève remarque sur la religion de Pascal et l’esprit du jansénisme, Paris, Albin Michel, 1997, p. 146. Sous la plume de Pascal, on trouve des déclarations pessimistes sur l’avenir de l’Église des derniers temps (voir le Projet de mandement contre l’Apologie pour les casuistes, in Provinciales, éd. L. Cognet, p. 460-468, et particulièrement p. 464). Comme l’écrit Antoine Arnauld dans La fréquente communion, Œuvres, XXVII, p. 131, l’Église est corruptible dans ses mœurs en la plupart de ses membres ; elle dégénérera toujours peu à peu de sa pureté initiale, « à mesure qu’elle s’avancera vers la fin du monde ». Le relâchement des religions particulières est l’image du relâchement de la générale : § XXXVIII, éd. 1696, p. 106 sq. Voir aussi p. 243 : « comme la corruption des mœurs croîtra toujours dans l’Église, selon l’Évangile, à mesure que la naissance du soleil de justice s’éloignera de nous par le cours des siècles, de même que le froid s’augmente dans la nature, à mesure que le soleil s’éloigne par le cours des mois : cette corruption s’est accrue dans ces derniers temps, et après avoir été la mère de tant d’hérésies, qui toutes ont rejeté les exercices laborieux de la pénitence, aussi bien que la confession des péchés, et ont obligé l’Église à les soutenir selon la doctrine de tous les pères : elle a encore réduit les théologiens catholiques à les défendre seulement dans leurs écrits, et les prédicateurs à les prêcher dans les chaires ; sans pouvoir dans l’application des règles surmonter, que très rarement, le torrent du siècle, et l’enchantement de l’amour du monde, qui est la source de tous les vices, et l’ennemi de la pénitence. » Pourtant, quels que soient les efforts de ses ennemis pour faire passer Port-Royal pour un foyer d’hérésie, de cette sévérité ne découle aucune tentation de séparation qui puisse rappeler le protestantisme. Quoique les mœurs de l’Église aillent se relâchant, de nombreux conciles se déclarent destinés à la réformation de l’Église. Mais surtout elle est incorruptible dans sa foi. Les hérétiques qui l’abandonnent sous prétexte qu’elle a cessé d’être la véritable Église confondent corruption des mœurs et de la foi. Et c’est pourquoi, dans le Projet de mandement, Pascal souligne l’importance vitale du combat contre les casuistes et les jésuites, les « faux docteurs » qui, comme les faux prophètes d’antan, ont « annoncé de fausses doctrines de la part de Dieu » et voulu corrompre la vérité de la doctrine catholique.

Laf. 602, Sel. 500. Est fait prêtre qui veut l’être, comme sous Jeroboam.

C’est une chose horrible qu’on nous propose la discipline de l’Église d’aujourd’hui pour tellement bonne. Qu’on fait un crime de la vouloir changer. Autrefois elle était bonne infailliblement et on trouve qu’on a pu la changer sans péché. Et maintenant telle qu’elle est on ne la pourra souhaiter changée.

Il a bien été permis de changer la coutume de ne faire des prêtres qu’avec tant de circonspection qu’il n’y en avait presque point qui en fussent dignes, et il ne sera pas permis de se plaindre de la coutume qui en fait tant d’indignes.

Les Provinciales s’en prennent en plusieurs endroits à la manière dont les casuistes encouragent la dégradation des mœurs de l’Église ; voir Provinciale VI, 17 : « Quoi ! mon Père, lui dis-je, on doit suivre cette opinion dans la pratique ? Un prêtre qui serait tombé dans un tel désordre oserait-il s’approcher le même jour de l’autel, sur la parole du P. Bauny ? Et ne devrait-il pas déférer aux anciennes lois de l’Église, qui excluaient pour jamais du sacrifice, ou au moins pour un long temps, les prêtres qui avaient commis des péchés de cette sorte, plutôt que de s’arrêter aux nouvelles opinions des casuistes, qui les y admettent le jour même qu’ils y sont tombés ? Vous n’avez point de mémoire, dit le Père ; ne vous appris-je pas l’autre fois que, selon nos Pères Cellot et Reginaldus, l’on ne doit pas suivre, dans la morale, les anciens Pères, mais les nouveaux casuistes ? Je m’en souviens bien, lui répondis-je ; mais il y a plus ici, car il y a des lois de l’Église. Vous avez raison, me dit-il ; mais c’est que vous ne savez pas encore cette belle maxime de nos Pères : que les lois de l’Église perdent leur force quand on ne les observe plus, cum jam desuetudine abierunt, comme dit Filiutius, tom. II, tr. 25, n. 33. Nous voyons mieux que les anciens les nécessités présentes de l’Église. »

Sur la manière dont certains ennemis de Port-Royal justifiaient le caractère variable des cérémonies sacramentelles par une évolution supposée de l’Église de la sévérité à la douceur, qui atteint jusqu’aux vérités de foi immuables, voir Misono Keisuke, Écrire contre le jansénisme. Léonard de Marandé polémiste vulgarisateur, p. 105 sq.

Mais Pascal insiste aussi dans le même texte sur le fait que l’Église ne tombera pas dans le « dernier des malheurs » « tant qu’il plaira à Dieu de soutenir ses pasteurs contre la corruption des faux docteurs qui les combattent ».

Miracles II (Laf. 845, Sel. 427). Bel état de l’Église quand elle n’est plus soutenue que de Dieu.