Fragment Vanité n° 6 / 38  Papier original : RO 79-5

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Vanité n° 20 p. 5 / C2 : p. 18

Éditions savantes : Faugère I, 294, LXVI / Havet Prov. n° 79 p. 296 / Brunschvicg 955 / Tourneur p. 169-3 / Le Guern 16 / Lafuma 18 / Sellier 52 / Maeda I p. 88

 

 

 

751. Un bout de capuchon arme 25 000 moines.

 

 

 

Frère capucin avec le costume, d’après le P. Hélyot,

Dictionnaire des ordres religieux, I, Migne, 1847.

 

La guerre des capuchons qui eut lieu à la fin du XIIIe siècle parmi les moines bénédictins sert d’exemple frappant de la vanité des hommes, qui marque même des religieux qui devraient songer à autre chose qu’à « s’armer » pour un détail vestimentaire.

Les disputes sur la forme des capuchons des moines sont souvent citées pour illustrer la vanité de certains débats dans l’Église. Le fait qu’une chose qui paraît aussi insignifiante que la forme d’un couvre-chef monastique puisse susciter une réaction aussi massive a de quoi paraître disproportionné. Le paradoxe est accru par le verbe armer, qui implique l’idée d’une certaine violence polémique, et contraste avec l’état religieux des moines. Il est vrai que les guerres de religion avaient abondamment montré que les moines pouvaient susciter des mouvements très violents.

Les écrivains de Port-Royal comparaient souvent la futilité de la guerre des capuchons à l’affaire des propositions de Jansénius, parce qu’elles constituaient toutes deux des exemples de grands troubles nés dans l’Église pour des raisons insignifiantes. La vanité n’est pas pour Pascal un simple thème apologétique : c’est une réalité dont l’histoire donne des exemples illustres.

 

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Mots-clés : Armer Moine.