Glossaire
Arbre.
Le fragment Grandeur 7 (Laf. 111, Sel. 143), prend les choses en partant de la nature de l’homme et en imaginant ce qu’elle deviendrait si on lui ôtait la pensée et le sentiment. Dans Grandeur 10 (Laf. 114, Sel. 146), Pascal se contente de marquer la différence principale entre l’arbre et l’homme : l’un pense, et l’autre non.
Arcésilas.
Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, p. 99-101. Philosophe du IIIe siècle avant Jésus-Christ, qui affirmait que ni les sens ni l'esprit ne donnent de connaissance certaine. Voir Long et Sedley, Les philosophes hellénistiques, III, Les Académiciens, La renaissance du pyrhonisme, p. 9 sq.
Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes, I, 232-234 : Arcésilas « fut le chef et le fondateur de la Moyenne Académie » ; il avait beaucoup de points communs avec les Pyrrhoniens : p. 13. « On ne le trouve ni en train d'affirmer quelque chose sur l'existence ou la non-existence de quelque chose que ce soit, ni en train de donner sa préférence à quelque chose sur autre chose du point de vue de la conviction ou de l'absence de conviction, mais il suspend son jugement sur tout... À cette différence près cependant : nous disons ces choses selon ce qui nous apparaît et sans rien soutenir fermement, alors que lui les disait en référence à la nature des choses, de sorte qu'il soutenait que la suspension du jugement elle-même est une bonne chose et l'assentiment une mauvaise. Et s'il faut ajouter foi à ce qu'on dit de lui, on prétend qu'à première vue il paraissait être pyrrhonien, mais qu'en vérité il était dogmatique » : p. 13-14.
Voir Pensées diverses (Laf. 520, Sel. 453).
Archimède.
Né à Syracuse vers 287 avant Jésus-Christ et mort en 212. Il est considéré comme le plus grand mathématicien de l’Antiquité. Pascal s’est inspiré de ses traités de géométrie sur les coniques, la proportion entre la sphère et le cylindre, la spirale, les très grands nombres, et en physique aux corps flottants. Pascal le présente dans le texte sur les trois ordres comme le prince dans l’ordre des esprits. Les travaux de Pascal sur l’équilibre des liqueurs et les indivisibles s’inspirent de ses écrits. Le traité de la Méthode lui était cependant inconnu, n’ayant été retrouvé qu’au début du XXe siècle.
Voir Preuves de Jésus-Christ 11 (Laf. 308, Sel. 339).
Ardeur.
Grande chaleur. Ardeur se dit figurément en morale pour passion, emportement, fougue (Furetière).
Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168).
Argent.
Dans les Pensées, Pascal s’intéresse à l’argent surtout comme enjeu d’un pari.
Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168).
Argument.
Raison inventée pour convaincre. Pascal en traite particulièrement dans L’esprit géométrique.
Voir Contrariétés 5 (Laf. 122, Sel. 155), Pensées diverses (Laf. 821, Sel. 661) et Pensées diverses (Laf. 432, Sel. 662).
Aristocratie.
La conception pascalienne de la condition aristocratique est exposée dans les Trois discours sur la condition des Grands, qui nous ont été conservés par Pierre Nicole (OC IV, éd. J. Mesnard, p. 1013 sq.).
Voir Vanité 18 (Laf. 30, Sel. 64) et Vanité 36 (Laf. 50, Sel. 83).
Aristote.
Voir le dossier thématique sur Aristote. Quoique Pascal se soit opposé dans ses traités de physique plutôt aux sectateurs d’Aristote qu’à Aristote lui-même, l’opuscule De l’esprit géométrique montre qu’il le connaissait et savait en tirer des règles pour la logique. Il en donne dans le fragment Pensées diverses (Laf. 533, Sel. 457), l’image d’un honnête homme plutôt que d’un philosophe docte et solennel : On ne s’imagine Platon et Aristote qu’avec de grandes robes de pédants. C’étaient des gens honnêtes et comme les autres, riants avec leurs amis.
Armée.
Dans les Pensées, Pascal s’intéresse aux armées pour l’effet qu’elles produisent sur l’imagination.
Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168).
Armer.
Entraîner sous les armes. Voir Vanité 6 (Laf. 18, Sel. 52).
Art.
L’art de la peinture : art renvoie à artifice et artisan, plutôt qu’au sens moderne du mot.
Art : mot de sens très pratique. Sur la notion d’art, voir Pariente Jean-Claude, L’analyse du langage à Port-Royal, p. 105 sq. Art de penser et art de parler. Selon la Logique, un art est une méthode de bien faire quelque chose. Le recours à un art s’impose quand il faut vaincre un obstacle ; la parole humaine est le produit d’un art parce que le locuteur doit y soumettre les opérations du corps aux exigences de la pensée à communiquer : p. 117.
La notion d’art a aussi un aspect technique. Dans le fragment Vanité 9 (Laf. 21, Sel. 55), le mot implique le mélange de la théorie et de la pratique. Art représente en quelque sorte le côté pratique de la méthode. Il suppose que l’on se propose un but à atteindre, et qu’il faut y adapter les moyens. Pascal parle aussi de l’art de faire le parti dans le Triangle arithmétique.
Voir aussi Preuves de Moïse 1 (Laf. 290, Sel. 322), Pensées diverses (Laf. 684, Sel. 563), Pensées diverses (Laf. 821, Sel. 661) et Géométrie-Finesse II (Laf. 512, Sel. 670).
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