Pensées diverses III – Fragment n° 27 / 85 – Papier original : RO 427-5
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 123 p. 371 / C2 : p. 327 v°
Éditions savantes : Faugère I, 209, XCVIII / Havet XXV.12 / Brunschvicg 359 / Tourneur p. 100-5 / Le Guern 568 / Lafuma 674 (série XXV) / Sellier 553
Nous ne nous soutenons pas dans la vertu par notre propre force, mais par le contrepoids de deux vices opposés, comme nous demeurons debout entre deux vents contraires. Ôtez un de ces vices, nous tombons dans l’autre.
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Observation de moraliste, dans laquelle Pascal s’amuse à utiliser des notions de physique pour donner à imaginer la précarité de la vertu humaine.
Fragments connexes
Misère 12 (Laf. 63, Sel. 97). La gloire.
L'admiration gâte tout dès l'enfance. Ô que cela est bien dit, ô qu'il a bien fait, qu'il est sage, etc. Les enfants de P. R. auxquels on ne donne point cet aiguillon d'envie et de gloire tombent dans la nonchalance.
Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168). Divertissement.
[...]
Quelque condition qu’on se figure, où l’on assemble tous les biens qui peuvent nous appartenir, la royauté est le plus beau poste du monde. Et cependant, qu’on s’en imagine accompagné de toutes les satisfactions qui peuvent le toucher. S’il est sans divertissement et qu’on le laisse considérer et faire réflexion sur ce qu’il est, cette félicité languissante ne le soutiendra point. Il tombera par nécessité dans les vues qui le menacent des révoltes qui peuvent arriver et enfin de la mort et des maladies, qui sont inévitables. De sorte que s’il est sans ce qu’on appelle divertissement, le voilà malheureux, et plus malheureux que le moindre de ses sujets qui joue et qui se divertit.
Mots-clés : Contraire – Contrepoids – Force – Tomber – Vice.