Miracles III – Fragment n° 5 / 11 – Papier original : RO 447-1
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 192 p. 463 / C2 : p. 261
Éditions de Port-Royal : Chap. XXVII - Pensées sur les miracles : 1669 et janv. 1670 p. 230 /
1678 n° 14 p. 223
Éditions savantes : Faugère I, 287, LXIV et LXV ; II, 215, VII / Havet Prov. 447 p. 294 ; XXIII.21 / Brunschvicg 850 / Tourneur p. 156 / Le Guern 701 / Lafuma 881 (série XXXIV, notée XXXIII par erreur) / Sellier 443
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Dans l’édition de Port-Royal
Chap. XXVII - Pensées sur les miracles : 1669 et janv. 1670 p. 230 / 1678 n° 14 p. 223 |
Différences constatées par rapport au manuscrit original
Ed. janvier 1670 1 |
Transcription du manuscrit |
[Miracles III - Laf. 873, Sel. 440] 3 [Miracles III - Laf. 878, Sel. 442] 4
Car les miracles ont une telle force, qu’il a fallu que Dieu ait averti, qu’on n’y pensât point, quand ils seraient contre lui, tout clair qu’il soit qu’il y a un Dieu, sans quoi ils eussent été capables de troubler. Et ainsi tant s’en faut que ces passages du 13e chap. du Deutéronome, qui portent, qu’il ne faut point croire ni écouter ceux qui feront des miracles, et qui détourneront du service de Dieu ; et celui de S. Marc ; Il s’élèvera de faux Christs, et de faux Prophètes qui feront des prodiges et des choses étonnantes, jusqu’à séduire, s’il était possible, les élus mêmes [en marge : Marc. 13. 22.] ; et quelques autres semblables fassent contre l’autorité des miracles, que rien n’en marque davantage la force.
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Les cinq propositions condamnées, point de miracle. Car la vérité n’était point attaquée, mais la Sorbonne, mais la bulle. ------- Il est impossible que ceux qui aiment Dieu de tout leur cœur méconnaissent l’Église tant elle est évidente. Il est impossible que ceux qui n’aiment pas Dieu soient convaincus de l’Église. ------- Les miracles ont une telle force qu’il a fallu que Dieu ait averti qu’on n’y pensât point contre lui, tout clair qu’il soit qu’il y a un Dieu. Sans quoi ils eussent été capables de troubler. Et ainsi tant s’en faut que ces passages, Deut., 13, fassent contre l’autorité des miracles, que rien n’en marque davantage la force. Et de même pour l’Antéchrist : Jusqu’à séduire les élus, s’il était possible.
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1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.
2 « Les miracles ont servi à la fondation, et serviront à la continuation de l’Église jusqu’à l’Antéchrist, jusqu’à la fin. »
3 « C’est pourquoi Dieu afin de conserver cette preuve à son Église, ou il a confondu les faux miracles, ou il les a prédits. Et par l’un et l’autre il s’est élevé au-dessus de ce qui est surnaturel à notre égard, et nous y a élevés nous-mêmes. »
4 « Il en arrivera de même à l’avenir : ou Dieu ne permettra pas de faux miracles, ou il en procurera de plus grands. »
Commentaire
Toute allusion à la polémique relative aux propositions de Jansénius est effacée dans l’édition de Port-Royal.
La partie conservée est remaniée, sans doute dans un but d’éclaircissement. Les éditeurs ajoutent une référence à saint Marc.