Glossaire

 

N.

 

Nabuchodonosor.

Nabuchodonosor, roi de Babylone de 605 à 562 avant Jésus-Christ, conquit le royaume de Juda, prit Jérusalem et détruisit le Temple. Il emmena en captivité le peuple juif à Babylone.

Voir Preuves de Jésus-Christ 16 (Laf. 314, Sel. 345), Contre la fable d’Esdras 4 (Laf. 953, Sel. 418) et Prophéties III (Laf. 485, Sel. 720).

 

Naître, Naissance.

Le fait de naître, mais aussi la condition, noble ou roturière, dans laquelle on naît. Une grande naissance répond à une condition aristocratique. La condition du peuple est basse. Voir Raisons des effets 13 (Laf. 94, Sel. 128).

Voir aussi Raisons des effets 9 (Laf. 90, Sel. 124), Raisons des effets 11 (Laf. 92, Sel. 126), Dossier de travail (Laf. 395, Sel. 14), Preuves par discours I (Laf. 421, Sel. 680) et Pensées diverses (Laf. 662, Sel. 544).

 

Naïveté.

Ingénuité, simplicité d’une personne qui n’use pas de déguisement (Dictionnaire de l’Académie). Le mot peut aussi signifier une simplicité niaise.

Voir Preuves de Jésus-Christ 12 (Laf. 309, Sel. 340).

 

Nature, Naturel.

La nature s’oppose à la surnature, notamment à la grâce, qui est surnaturelle.

Tocanne Bernard, L’idée de nature en France dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Contribution à l’histoire de la pensée classique, Paris, Klincksieck, 1978.

Magnard Pierre, "Valeur critique et heuristique de l'idée de nature chez Pascal", in Pascal. Textes du tricentenaire, Arthème Fayard, Paris, 1963, p. 62-80.

Baird A. W. S., “Pascal’s idea of nature”, Isis, 1970, p. 297-320.

Magnard Pierre, Nature et histoire dans l'apologétique de Pascal, Paris, Les Belles Lettres, 1975.

McKenna Antony, Coutume / Nature : la fortune d'une pensée de Pascal, Équinoxe, Rinsen Books, Kyoto, 6, été 1990, p. 83-98.

Martins Andrei Venturini, “Controvérsias acerca do conceito de natureza em Blaise Pascal”, Último andar, São Paulo, v. I, n. 11, 2004, p. 113-136.

Force Pierre, “La Nature et la grâce dans les Pensées de Pascal”, Op. cit., n° 2, nov. 1993, p. 55-62.

Voir Pensées diverses (Laf. 519-520, Sel. 453), Pensées diverses (Laf. 698, Sel. 577), Prophéties VII (Laf. 491, Sel. 736), Ordre 4 (Laf. 6, Sel. 40), Vanité 15 (Laf. 27, Sel. 61), etc.

 

Néant.

Le premier sens du mot néant est tiré de la mathématique, dont traite l’opuscule De l’esprit géométrique. Le néant est le rien absolu. Le contraire du néant consiste donc à être quelque chose ou une partie de quelque chose. C’est pourquoi « Encore qu’une maison ne soit pas une ville, elle n’est pas néanmoins un néant de ville ; il y a bien de la différence entre n’être pas une chose et en être un néant » : la maison n’est pas une ville, parce que la ville est une pluralité de maisons. Mais c’est une partie de ville, parce que c’est en construisant des maisons les unes à côté des autres que l’on crée une ville.

On désigne souvent comme néant ce qui compte pour très peu ou presque rien : on parle du néant lorsque l’homme est comparé à l’infinité de l’univers. Sur l’idée que l’homme est un néant dans l’immensité cosmique, voir Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), “Disproportion de l’homme”.

On parle aussi du néant lorsque l’homme prend conscience de son inconstance et de sa vanité. C’est ce que l’on peut appeler le néant existentiel, dont l’expression moderne se trouve par exemple dans une certaine forme d’existentialisme. Chez Pascal, ce néant résulte de la corruption apportée à la nature humaine par le péché originel.

Gouhier Henri, Blaise Pascal. Conversion et apologétique, p. 43. Au néant correspondent les idées d’abandon, d’insuffisance, de dépendance, d’impuissance, de vide intérieur. Les impressions correspondantes sont l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir, autrement dit les passions tristes qui correspondent à ce qu’on appelle aujourd’hui l’angoisse.

Enfin, on parle du néant de l’homme comparé à Dieu. Voir l’Écrit sur la conversion du pécheur. L’expression mon néant utilisée dans ce contexte exprime le fait que je me reconnais pour néant en face de Dieu.

Voir aussi Vanité 23 (Laf. 36, Sel. 70), Pensées diverses (Laf. 531, Sel. 456), Pensées diverses (Laf. 622, Sel. 515), Pensées diverses (Laf. 656, Sel. 540), etc.

 

Nécessité, Nécessaire.

Dont on ne peut se passer, mais aussi : qui n’agit pas librement, et : qui découle infailliblement de quelque chose.

Voir Misère 5 (Laf. 57, Sel. 90), Raisons des effets 20 (Laf. 103, Sel. 135), Divertissement 3 (Laf. 135, Sel. 167), Loi figurative 25 (Laf. 270, Sel. 301), Perpétuité 2 (Laf. 280, Sel. 312), etc.

 

Négliger, Négligence.

N’avoir pas de soin de quelque chose comme on le devrait (Dictionnaire de l’Académie).

Voir Commencement 8 (Laf. 158, Sel. 190), Preuves par discours II (Laf. 427, Sel. 681), Preuves par discours II (Laf. 429, Sel. 682) et Preuves par discours II (Laf. 432, Sel. 684).

 

Netteté.

Qualité de ce qui est net, c’est-à-dire sans défaut. Une pensée nette est une pensée claire, intelligible et qui ne laisse pas place au doute.

Voir Preuves de Jésus-Christ 12 (Laf. 309, Sel. 340).

 

Neutre.

Ni d’un côté, ni de l’autre. Quiconque prétend demeurer neutre dans les querelles des philosophes et douter même du pyrrhonisme, peut être considéré comme pyrrhonien par excellence. Voir Contrariétés 14 (Laf. 131, Sel. 164).

 

Nez.

Partie éminente du visage qui est entre le front et la bouche, et qui sert à l’odorat. Le mot désigne parfois tout le visage. Ce n’est pas le cas de celui de Cléopâtre, qui désigne une partie du visage considérée comme de peu d’importance et de dignité.

Voir Dossier de travail (Laf. 413, Sel. 32).