Fragment Loi figurative n° 6 / 31  – Papier original : RO 39-5

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Loi figurative n° 297 p. 125 / C2 : p. 151

Éditions savantes : Faugère II, 249, XII / Brunschvicg 667 / Tourneur p. 256-6 / Le Guern 234 / Lafuma 250 / Sellier 282

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Bibliographie

 

 

LHERMET Joseph, Pascal et la Bible, Paris, Vrin, 1931.

Saint AUGUSTIN, La cité de Dieu, XVII, Bibliothèque augustinienne, p. 433 et 738, n. 40, sur le Psaume 44.

 

 

Éclaircissements

 

Figurat.

 

Figurat. est l’abréviation de Figuratives, un mot comme expressions étant sous-entendu. Voir les fragments Loi figurative 2, 3 et 4.

 

Ces termes d’épée, d’écu, potentissime.

 

Pascal se réfère au Psaume XLIV, 4 : « Accingere gladio tuo super femur tuum, potentissime ». « Vous qui êtes le très-puissant, ceignez votre épée sur votre cuisse ».

Le commentaire de Sacy interprète ce verset en un sens tout spirituel, en l’appliquant à Jésus-Christ : « Le Fils de l’homme a opéré ces grandes merveilles avec une force toute divine, que le prophète exprime par cette épée, qu’il le prie de ceindre sur sa cuisse, c’est-à-dire, dont il est prédit que sa sainte humanité sera revêtue. Le saint prophète parlant donc à cet homme-Dieu, comme à un guerrier tout-puissant, et n’ignorant pas que la guerre qu’il aurait à soutenir serait terrible, à cause des ennemis tout spirituels qu’il aurait à surmonter, semble l’exhorter à ce grand combat. Il le conjure de prendre ses armes, qui ne sont autres que sa grâce même, sa beauté, l’éclat de sa majesté et de sa gloire ; et de marcher victorieux sur la ruine de ses ennemis, pour se préparer un royaume en la personne de ceux qu’il devait assujettir à son empire, après les avoir comme arrachés à la puissance tyrannique du démon ».

Saint Augustin, De Genesi contra Manichaeos, I, XVII : « tous ceux qui comprennent spirituellement les Écritures ont appris à comprendre par ces noms [...] des puissances spirituelles, de même que pour casques, écu, épée, et beaucoup d’autres ».

Saint Augustin, La cité de Dieu, XVII, Bibliothèque augustinienne, p. 433 et 738, n. 40, sur le Psaume 44.

L’allusion au fait que le Christ ne s’est pas imposé par la force souligne que l’interprétation spirituelle des termes d’épée et de puissant est différente de celle, toute politique, que les Juifs donnaient, et donnent encore dans le Talmud, à ces termes. La puissance de Jésus dans la lutte contre le mal, et son refus d’user des moyens de la force temporelle sont exposés dans le fragment Preuves de Jésus-Christ 11 (Laf. 308, Sel. 339). J.-C. sans biens, et sans aucune production au dehors de science, est dans son ordre de sainteté. Il n’a point donné d’inventions. Il n’a point régné, mais il a été humble, patient, saint, saint, saint à Dieu, terrible aux démons, sans aucun péché. Ô qu’il est venu en grande pompe et en une prodigieuse magnificence aux yeux du cœur et qui voient la sagesse. [...] Il eût été inutile à N. S. J. C. pour éclater dans son règne de sainteté, de venir en roi, mais il y est bien venu avec l’éclat de son ordre.