Fragment Loi figurative n° 14 / 31 – Papier original : RO 253-2
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Loi figurative n° 301 p. 127 v°-129 / C2 : p. 155-156
Éditions de Port-Royal : Chap. XIII - Que la loy estoit figurative : 1669 et janvier 1670 p. 102 et 96-97 / 1678 n° 13 et 14 p. 102 et n° 2 et 4 p. 96-97
Éditions savantes : Faugère II, 256, XXI / Havet XVI.11 et 6 / Brunschvicg 728 et 685 / Tourneur p. 259-1 / Le Guern 242 / Lafuma 258 et 259 / Sellier 290
Dans l’édition de Port-Royal
Chap. XIII - Que la loy estoit figurative : 1669 et janvier 1670 p. 102 et 96-97 / 1678 n° 13 et 14 p. 102 et n° 2 et 4 p. 96-97 |
Différences constatées par rapport au manuscrit original
Ed. janvier 1670 1 |
Transcription du manuscrit |
13.
14.
2. Si la loi et les sacrifices sont la vérité, il faut qu’ils plaisent à Dieu et qu’ils ne lui déplaisent point. S’ils sont figures, il faut qu’ils plaisent, et déplaisent. Or dans toute l’Écriture ils plaisent, et déplaisent. Donc ils sont figures.
4. Il est dit au contraire que la loi durera éternellement ; que cette alliance sera éternelle ; que le sacrifice sera éternel ; que le sceptre ne sortira jamais d’avec eux, puisqu’il n’en doit point sortir que le Roi éternel n’arrive. Tous ces passages marquent-ils que ce soit réalité ? Non. Marquent-ils aussi que ce soit figure ? Non : mais que c’est réalité ou figure. Mais les premiers excluant la réalité marquent que ce n’est que figure. Tous ces passages ensemble ne peuvent être dits de la réalité : tous peuvent être dits de la figure : donc ils ne sont pas dits de la réalité, mais de la figure.
|
Il n’était point permis de sacrifier hors de Jérusalem, qui était le lieu que le Seigneur avait choisi, ni même de manger ailleurs les décimes. Deut. 12. 5, etc. Deut. 14.23, etc.; 15, 20 ; 16, 2, 7, 11, 15. ------- Osée a prédit qu’il serait sans roi, sans prince, sans sacrifice, etc., sans idole. Ce qui est accompli aujourd’hui, ne pouvant faire sacrifice légitime hors de Jérusalem.
Figure.
Si la loi et les sacrifices sont la vérité, il faut qu’elle plaise à Dieu et qu’elle ne lui déplaise point. S’ils sont figures, il faut qu’ils plaisent et déplaisent. Or dans toute l’Écriture ils plaisent et déplaisent. Il est dit que la loi sera changée, que le sacrifice sera changé, qu’ils seront sans roi, sans princes et sans sacrifices, qu’il sera fait une nouvelle alliance, que la loi sera renouvelée, que les préceptes qu’ils ont reçus ne sont pas bons, que leurs sacrifices sont abominables, que Dieu n’en a point demandé. Il est dit au contraire que la loi durera éternellement, que cette alliance sera éternelle, que le sacrifice sera éternel, que le sceptre ne sortira jamais d’avec eux, puisqu’il n’en doit point sortir que le roi éternel n’arrive. Tous ces passages marquent‑ils que ce soit réalité ? Non. Marquent‑ils aussi que ce soit figure ? Non, mais que c’est réalité ou figure. Mais les premiers excluant la réalité marquent que ce n’est que figure. Tous ces passages ensemble ne peuvent être dits de la réalité. Tous peuvent être dits de la figure. Donc ils ne sont pas dits de la réalité, mais de la figure. Agnus occisus est ab origine mundi. Juge sacrificium. |
1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.
2 La différence provient des Copies C1 et C2.
3 « Pour examiner les prophéties il faut les entendre. Car si l’on croit qu’elle n’ont qu’un sens, il est sûr que le Messie ne sera point venu. Mais si elles ont deux sens, il est sûr qu’il sera venu en Jésus-Christ. Toute la question est donc de savoir si elles ont deux sens ; si elles sont figures ou réalités ; c’est-à-dire, s’il y faut chercher quelque autre chose que ce qui paraît d’abord, ou s’il faut s’arrêter uniquement à ce premier sens qu’elles présentent. »
Les Portefeuilles Vallant ont conservé une copie partielle p. 50 v°-51, qui a été établie au cours du processus d’édition
|
Si la loy et les sacrifices sont la verité il faut quils plaisent adieu et quils ne lui deplaisent point, sils sont figures il faut quils plaisent et deplaisent, or dans toute lescriture ils plaisent et deplaisent.
Il est dit que la loi sera changée que le sacrifice sera change, quils seront sans Roy, sans princes et sans sacrifices quil sera fait une nouvelle alliance que la loy sera renouvelee que les preceptes quils ont receus ne sont pas bons, que leurs sacrifices sont abominables que dieu nena point demandé.
Il est dit au contraire que la loy durera eternellement, que cette alliance sera eternelle que le sacrifice sera eternel, que le sceptre ne sortira jamais davec eux puisquil nen doit point sortir que que le roy eternel narrive
Tous ces passages marquent ils que ce soit realité, non, marquent ils aussy que ce soit figure non, mais que cest |
|
réalité ou figure,
mais les premiers excluans la realite marquent que cenest que figure Tous ces passages ensemble ne peuvent estre dits de la realité tous peuvent estre dits de la figure donc ils ne sont pas dits de la realitè mais de la figure
|
Différences constatées par rapport à l’édition
Cette copie donne une transcription intermédiaire entre le texte original et l’édition.
Commentaire
Donc ils sont figures : Port-Royal achève l’argument en rétablissant la conclusion implicite du syllogisme, alors que Pascal s’est contenté des prémisses ; voir Pérouse Marie, L’invention des Pensées de Pascal, p. 169.
Le manuscrit Vallant considère la deuxième partie du texte comme indépendante de la première, et constituant un ensemble clos.