Fragment Morale chrétienne n° 11 / 25 – Papier original : RO 163-2
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Morale n° 363 p. 179 / C2 : p. 211
Éditions savantes : Faugère I, 235, CLXXXIII / Havet XXV.23 / Brunschvicg 209 / Tourneur p. 292-1 / Le Guern 342 / Lafuma 361 / Sellier 393
Es‑tu moins esclave pour être aimé et flatté de ton maître ? Tu as bien du bien, esclave, ton maître te flatte. Il te battra tantôt.
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Esquisse d’une scène qui imite certains passages d’Épictète, qui représente la situation prospère d’un esclave que l’on avertit de sa précarité. C’est moins le sens du texte qui est obscur que sa signification dans la liasse Morale chrétienne. Il semble que l’on puisse en tirer le sens de la doctrine augustinienne de l’esclavage de la concupiscence, à laquelle la morale chrétienne cherche à nous arracher.
Fragment connexe
Morale chrétienne 6 (Laf. 356, Sel. 388). Quelle différence entre un soldat et un chartreux quant à l’obéissance ? Car ils sont également obéissants et dépendants, et dans des exercices également pénibles. Mais le soldat espère toujours devenir maître et ne le devient jamais, car les capitaines et princes mêmes sont toujours esclaves et dépendants, mais il l’espère toujours, et travaille toujours à y venir, au lieu que le Chartreux fait vœu de n’être jamais que dépendant. Ainsi ils ne diffèrent pas dans la servitude perpétuelle, que tous deux ont toujours, mais dans l’espérance que l’un a toujours et l’autre jamais.