Glossaire

 

Bien.

Le bien est ce que l’homme prend pour fin, et qu’il cherche à acquérir. Lorsqu’il s’agit du bien ultime, qui contient tous les autres et que tous les biens secondaires servent à atteindre, on parle du souverain bien.

Voir Contrariétés 1 (Laf. 119, Sel. 151), Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168), Divertissement 7 (Laf. 139, Sel. 171), Raisons des effets 2 (Laf. 81, Sel. 116), etc.

Bien (possession) ; Bien (qualité) : Pascal joue sur le sens du mot bien. Avoir du bien signifie : acquérir de la fortune. Mais dans l’expression incapables et de vrai et de bien (Divertissement 4 - Laf. 136, Sel. 168) il donne au mot bien une signification morale, toute différente : le bien est une valeur, tout comme le vrai.

Vrai bien : s’oppose aux faux biens, qui ne satisfont que la concupiscence. Voir Pensées diverses (Laf. 626, Sel. 519) et Ordre 10 (Laf. 12, Sel. 46).

Souverain bien : dans le fragment Misère 9 v° (Laf. 76, Sel. 111), Pascal insiste sur le fait que les philosophes n’ont jamais su déterminer le véritable principe du bonheur de l’homme ; dans la liasse Souverain bien, il insiste non plus sur la diversité des souverains biens proposés par les diverses écoles philosophiques, mais sur le fait que cette variété est une forme dégradée de l’unique recherche véritable, qui ne peut être satisfaite que par la connaissance de Dieu. Voir aussi Dossier de travail (Laf. 408, Sel. 27) et Preuves par les Juifs VI (Laf. 479, Sel. 714).

 

Bigoterie.

Dévotion excessive et formaliste. Forme de religiosité dont Pascal souligne l’aspect charnel.

Voir Pensées diverses (Laf. 432 série XXX, Sel. 662).

 

Billard.

Jeu honnête et d’adresse. On le joue sur une grande table, où on pousse des boules dans des blouses, avec des bâtons faits exprès, et selon certaines lois et conditions du jeu (Furetière).

Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168).

 

Bizarre, Bizarrerie.

Bizarre : fantasque, extravagant, capricieux ; signifie aussi figurément extraordinaire, hors de l’usage commun (Dictionnaire de l’Académie).

Le mot s’emploie pour les hommes : voir Alceste ou Arnolphe dans Le misanthrope de Molière : on dit bizarre de quelqu’un dont les sautes d’humeur confinent à la folie. En ce sens, le mot désigne un dérèglement des humeurs, au sens de l’époque. Mais il s’emploie aussi pour le temps, le climat, les événements et les circonstances en général. Pascal consacre une partie de ses travaux de physique à l’étude de l’inconstance et de la bizarrerie météorologiques. Voir le Traité de la pesanteur de la masse de l’air et les fragments du Traité du vide.

Voir Vanité 5 (Laf. 17, Sel. 51), Misère 3 (Laf. 55, Sel. 88), Fausseté 16 (Laf. 218, Sel. 251) et Pensées diverses (Laf. 805, Sel. 653).