Pensées - page 168
gloire, et rebut de l’univers.
S’il se vante, je l’abaisse ; s’il
s’abaisse, je le vante, et le contredis
toujours, jusqu’à ce qu’il comprenne
qu’il est un monstre incompréhensible.
XXII.
Connaissance générale de
l’homme.
La première chose qui s’offre à
l’homme, quand il se regarde,
c’est son corps, c’est-à-dire une certaine
portion de matière qui lui est
propre. Mais pour comprendre ce
qu’elle est, il faut qu’il la compare avec
tout ce qui est au-dessus de lui, et
tout ce qui est au-dessous, afin de reconnaître
ses justes bornes.
Qu’il ne s’arrête donc pas à regarder
simplement les objets qui l’environnent.
Qu’il contemple la nature
entière dans sa haute et pleine majesté.
Qu’il considère cette éclatante
lumière, mise comme une lampe éternelle,
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