Fragment Prophéties n° 5 / 27  – Papier original : RO 232-3

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Prophéties n° 352 p. 165-165 v° / C2 : p. 198

Éditions de Port-Royal : Chap. VII - Qu’il est plus avantageux de croire que de ne pas croire ce qu’enseigne la Religion Chrétienne : 1669 et janvier 1670 p. 59  / 1678 n° 2 p. 60-61

Éditions savantes : Faugère II, 275, XVI / Havet X.4 / Brunschvicg 694 / Tourneur p. 283-4 / Le Guern 307 / Lafuma 326 / Sellier 358

 

 

 

 

 

Dans l’édition de Port-Royal

 

Chap. VII - Qu’il est plus avantageux de croire que de ne pas croire ce qu’enseigne la Religion Chrétienne : 1669 et janvier 1670 p. 59  / 1678 n° 2 p. 60-61

       

 

Différences constatées par rapport au manuscrit original

 

Ed. janvier 1670 1

Transcription du manuscrit

 

 [Preuves par discours I - Laf. 418 à 425, Sel. 680]

      [Pensées diverses - Laf. 748, Sel. 621]

Quiconque n’ayant plus que huit jours à vivre ne jugerait pas que le parti est de croire que tout cela n’est pas un coup de 2 hasard, aurait entièrement perdu l’esprit. Or si les passions ne nous tenaient point, huit jours et cent ans sont une même chose.

      [Preuves par discours I - Laf. 418 à 425, Sel. 680]

      [Pensées diverses - Laf. 816, Sel. 659]

 

 

Et ce qui couronne tout cela est la prédiction, afin qu’on ne dît point que c’est le hasard qui l’a fait.

Quiconque n’ayant plus que huit jours à vivre ne trouvera pas que le parti est de croire que tout cela n’est pas un coup du hasard.

Or si les passions ne nous tenaient point, huit jours et cent ans sont une même chose.

 

1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.

2  La différence provient des Copies C1 et C2.

 

Commentaire

 

Les éditeurs de Port-Royal ont été déroutés par le texte original. Ils ont supprimé la première phrase, dissociant ainsi le fragment du problème des prophéties. Ils évitaient par là de prendre parti sur l’expression « la fait », qui pose un problème d’interprétation évident (voir le commentaire). D’autre part, la deuxième phrase leur a manifestement paru incohérente, puisqu’ils en changent complètement la portée, en ajoutant la formule « aurait entièrement perdu l’esprit ». La compréhension de la pensée de Pascal demeure visiblement difficile même pour des personnes qui ont pu le fréquenter de près.

L’insertion du fragment dans le contexte de Preuves par discours I (Laf. 418, Sel. 680) montre en revanche que les éditeurs ont voulu mettre en relief son rapport avec l’argument du pari.