|   Pensées - page 60  alors la certitude de ce qu’on expose est   égale à l’incertitude du gain, tant s’en faut qu’elle en soit infiniment   distante. Et ainsi notre proposition est dans une force infinie, quand il n’y   a que le fini à hasarder à un jeu où il y a pareils hasards de gain que de   perte, et l’infini à gagner. Cela est démonstratif, et si les hommes sont   capables de quelques vérités, ils le doivent être de celle-là. Je   le confesse, je l’avoue. Mais encore n’y   aurait-il point de moyen de voir un peu plus clair ? Oui, par le moyen   de l’Écriture, et par toutes les autres preuves de la Religion qui sont   infinies.  Ceux qui espèrent leur salut, direz- vous, sont heureux en cela. Mais ils ont pour   contrepoids la crainte de l’enfer. Mais qui a plus sujet de craindre l’enfer, ou celui qui est dans l’ignorance s’il y a un   enfer, et dans la certitude de damnation s’il y en a ; ou celui qui est   dans une persuasion certaine qu’il y a un enfer, et dans l’espérance d’être   sauvé s’il est ?  Quiconque n’ayant plus que huit     |