L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 60

alors la certitude de ce qu’on expose

est égale à l’incertitude du gain, tant

s’en faut qu’elle en soit infiniment distante.

Et ainsi notre proposition est

dans une force infinie, quand il n’y a

que le fini à hasarder à un jeu où il y

a pareils hasards de gain que de perte,

et l’infini à gagner. Cela est démonstratif,

et si les hommes sont capables

de quelques vérités, ils le doivent être

de celle-là.

Je le confesse, je l’avoue. Mais encore

n’y aurait-il point de moyen de

voir un peu plus clair ? Oui, par le

moyen de l’Écriture, et par toutes

les autres preuves de la Religion qui

sont infinies.

Ceux qui espèrent leur salut, direz-

vous, sont heureux en cela. Mais ils

ont pour contrepoids la crainte de

l’enfer.

Mais qui a plus sujet de craindre

l’enfer, ou celui qui est dans l’ignorance

s’il y a un enfer, et dans la certitude

de damnation s’il y en a ; ou celui

qui est dans une persuasion certaine

qu’il y a un enfer, et dans l’espérance

d’être sauvé s’il est ?

Quiconque n’ayant plus que huit

 

 

 

Page de titrePréfaceApprobationsTable des TitresAvertissementPenséesTable des Matières