Pensées diverses I – Fragment n° 5 / 37 – Papier original : RO 137-1
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 89 p. 329 v°-331 / C2 : p. 280-281
Éditions de Port-Royal :
Chap. XXXI - Pensées diverses : 1669 et janvier 1670 p. 337-338 et p. 325-326 / 1678 n° 32 p. 332 et n° 7 p. 320
Chap. XXIX - Pensées morales : 1669 et janvier 1670 p. 279 / 1678 n° 16 p. 274
Éditions savantes : Faugère II, 96, XVI et XVII ; I, 257, XXXI ; I, 209, XCIX / Havet V.1, VI.52, VII.5, VI.11 / Michaut 341 à 343 / Brunschvicg 373, 331, 5, 102 / Tourneur p. 71 / Le Guern 472 / Lafuma 532 à 535 (série XXIII) / Sellier 457
Dans l’édition de Port-Royal
Chap. XXXI - Pensées diverses : 1669 et janvier 1670 p. 337-338 et p. 325-326 / 1678 n° 32 p. 332 et n° 7 p. 320 |
Différences constatées par rapport au manuscrit original
Ed. janvier 1670 1 |
Transcription du manuscrit |
32.
7. |
------- On ne s’imagine Platon et Aristote qu’avec de grandes robes de pédants. C’étaient des gens honnêtes et comme les autres, riants avec leurs amis. Et quand ils se sont divertis à faire leurs lois et leurs politiques, ils l’ont fait en se jouant. C’était la partie la moins philosophe et la moins sérieuse de leur vie, la plus philosophe était de vivre simplement et tranquillement. S’ils ont écrit de politique c’était comme pour régler un hôpital de fous. Et s’ils ont fait semblant d’en parler comme d’une grande chose c’est qu’ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensent être rois et empereurs. Ils entrent dans leurs principes pour modérer leur folie au moins mal qu’il se peut. ------- Ceux qui jugent d’un ouvrage sans règle sont à l’égard des autres comme ceux qui ont une montre à l’égard des autres. L’un dit : « Il y a deux heures. » ‑ L’autre dit : « Il n’y a que trois quarts d’heure. » ‑ Je regarde ma montre, et je dis à l’un : « Vous vous ennuyez », et à l’autre : « Le temps ne vous dure guère, car il y a une heure et demie. » ‑ Et je me moque de ceux qui disent que le temps me dure à moi et que j’en juge par fantaisie. Ils ne savent pas que j’en juge par ma montre. -------
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1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.
Commentaire
Deux cas où les éditeurs ont reculé devant l’audace de Pascal. Dans le premier texte, il leur a semblé inadmissible de traiter Platon et Aristote de pédants (voir le sens dans le commentaire). Dans le second, ils font dire à Pascal le contraire direct de ce qu’il écrit, en substituant par règle à sans règle. La correction de ceux qui n’en ont point est un revanche un simple éclaircissement.
Dans l’édition de Port-Royal
Chap. XXIX - Pensées morales : 1669 et janvier 1670 p. 279 / 1678 n° 16 p. 274 |
Note publiée sans changement :
Ed. janvier 1670 1 |
Transcription du manuscrit |
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------- Il y a des vices qui ne tiennent à nous que par d’autres, et qui en ôtant le tronc s’emportent comme des branches.
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1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.