L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 320

n’y en a point.

7.  Ceux qui jugent d’un ouvrage

par règle, sont à l’égard des autres,

comme ceux qui ont une montre à

l’égard de ceux qui n’en ont point.

L’un dit : il y a deux heures que nous

sommes ici. L’autre dit : il n’y a que

trois quarts d’heure. Je regarde ma

montre : je dis à l’un : vous vous ennuyez ;

et à l’autre : le temps ne vous

dure guère ; car il y a une heure et

demie ; et je me moque de ceux qui

disent, que le temps me dure à moi,

et que j’en juge par fantaisie : ils ne

savent pas que j’en juge par ma

montre.

8.  Il y a en a qui parlent bien et

qui n’écrivent pas de même. C’est

que le lieu, l’assistance, etc. les

échauffe, et tire de leur esprit plus

qu’ils n’y trouveraient sans cette chaleur.

9.  Ce que Montaigne a de bon

ne peut être acquis que difficilement.

Ce qu’il a de mauvais, j’entends hors

les mœurs, eût pu être corrigé en

un moment, si on l’eût averti qu’il

faisait trop d’histoires, et qu’il parlait

trop de soi.

 

 

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