Pensées diverses III – Fragment n° 58 / 85 – Papier original : RO 442-3
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 137 p. 379 v° / C2 : p. 339
Éditions savantes : Faugère I, 324, XVI / Brunschvicg 870 / Tourneur p. 106-4 / Le Guern 599 / Lafuma 706 (série XXV) / Sellier 584
Lier et délier.
Dieu n’a pas voulu absoudre sans l’Église. Comme elle a part à l’offense, il veut qu’elle ait part au pardon. Il l’associe à ce pouvoir comme les rois les parlements. Mais si elle absout ou si elle lie sans Dieu, ce n’est plus l’Église. Comme au parlement, car encore que le roi ait donné grâce à un homme si faut‑il qu’elle soit entérinée, mais si le parlement entérine sans le roi ou s’il refuse d’entériner sur l’ordre du roi, ce n’est plus le parlement du roi mais un corps révolté.
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Fragment complexe, qui explique la question de la confession et de l’absolution des péchés par une comparaison avec l’ordre de l’État monarchique. Il s’inscrit dans la réflexion de Pascal sur le danger des pouvoirs tyranniques et des révoltes injustes, particulièrement dans l’ordre religieux.
Fragments connexes
Pensées diverses (Laf. 569, Sel. 473). Le pape est premier. Quel autre est connu de tous, quel autre est reconnu de tous, ayant pouvoir d’insinuer dans tout le corps parce qu’il tient la maîtresse branche qui s’insinue partout.
Qu’il était aisé de faire dégénérer cela en tyrannie. C’est pourquoi Jésus-Christ leur a posé ce précepte : Vos autem non sic.
Pensées diverses (Laf. 713, Sel. 591). Ce n’est pas l’absolution seule qui remet les péchés au sacrement de pénitence mais la contrition qui n’est point véritable si elle ne recherche le sacrement.
Pensée n° 10K (Laf. 923, Sel. 753). Sur les confessions et absolutions sans marques de regret.
Dieu ne regarde que l’intérieur, l’Église ne juge que par l’extérieur. Dieu absout aussitôt qu’il voit la pénitence dans le cœur ; l’Église, quand elle la voit dans les œuvres.
Mots-clés : Absolution – Corps – Délier – Dieu – Église – Pardon – Parlement – Révolte – Roi.