Glossaire

 

Dialogue.

Lire le dossier thématique sur le Dialogue...

Pascal cherche dans le dialogue le ton juste de la vie. Il indique les réactions des interlocuteurs par des approbations tantôt bruyantes, tantôt perplexes, surprises ou satisfaites, et par de brusques changements de ton. Le caractère concret du dialogue met en lumière, autant que les idées, leur rapport avec le caractère des interlocuteurs : en écoutant le jésuite des Provinciales faire son cours de casuistique, le lecteur sent qu’il est tout fier de ses « docteurs graves », et qu’il est lui-même un bel exemple de l’orgueil de corps de sa Société.

Voir Ordre 2 (Laf. 2, Sel. 38) et Pensées diverses (Laf. 669, Sel. 548).

 

Dieu.

Voir les dossiers thématiques sur le Dieu caché et la recherche de Dieu.

D’après A concordance to Pascal’s Pensées de H. Davidson et P. Dubé, Ithaca and London, Cornell University Press, 1975, il y a 687 occurrences du nom Dieu dans les Pensées : vous pouvez chercher ce mot dans les fragments en utilisant la procédure habituelle de recherche (voir le mode d’emploi).

 

Dignité.

Contraire de la misère, qui désigne l’abaissement et l’impuissance de la nature de l’homme. La dignité de l’homme a été connue des philosophes stoïciens, qui n’ont eu que le tort de croire que sa noblesse et sa capacité lui sont encore présentes après la corruption originelle. Pour Pascal, la vraie dignité de l’homme naît de la connaissance de sa déchéance postlapsaire (postérieure à la chute originelle) et de la possibilité qui lui reste d’être relevé par la grâce.

Voir Grandeur 9 (Laf. 113, Sel. 145), Divertissement 5 (Laf. 137, Sel. 169), Transition 6 (Laf. 200, Sel. 232), Fondement 16 (Laf. 239, Sel. 271), Pensées diverses (Laf. 620, Sel. 513), etc.

 

Discerner, Discernement.

Capacité de distinguer, de trier, de séparer des éléments utiles de ceux qui ne répondent pas à la question posée.

Voir Raisons des effets 1 (Laf. 80, Sel. 115), Miracles II (Laf. 854, Sel. 434), Fondement 13 (Laf. 236, Sel. 268) et Miracles II (Laf. 832, Sel. 421).

 

Disgrâce.

Voir Bluche François, Dictionnaire du grand siècle, art. Disgrâce, p. 484. Furetière définit la disgrâce comme une « diminution, perte de faveur. L’enfer des courtisans est l’éloignement de la cour, la disgrâce du prince ». Disgrâcer (sic), c’est éloigner de soi une personne, lui retirer la faveur et la protection qu’on lui donnait.

Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168) et Conclusion 2 (Laf. 378, Sel. 410).

 

Disposer, Disposition.

Disposition : ordre, situation des choses (Furetière). Kibédi-Varga A., Rhétorique et littérature, p. 69-81 et 103-104. La disposition au sens rhétorique comporte la division, la distribution et la mise en ordre des idées et des arguments dans le discours. On la définit classiquement par ses quatre parties : l’exorde, la proposition, la confirmation et la péroraison.

Pascal prend le mot dans le sens rhétorique, mais il ne conçoit pas la disposition comme un classement strictement soumis à cette partition formelle. Dans les Pensées comme dans l’opuscule De l’esprit géométrique il emploie plutôt le mot ordre.

Voir Contrariétés 8 (Laf. 125, Sel. 158), Fondement 19 (Sel. 274), Conclusion 5 (Laf. 381, Sel. 413), Pensées diverses (Laf. 696, Sel. 575) et Fondement 11 (Laf. 234, Sel. 266).

 

Diversité.

La diversité, chez Pascal, peut être considérée comme une forme excessive et déréglée de la variété. Voir Mesnard Jean, Les Pensées de Pascal, 2e éd., p. 196 sq. L’attachement à de faux objets a pour corollaire la diversité en l’homme : p. 197.

Ce qui cause l’inconstance, c’est le redoublement de la diversité : celle des choses d’une part, celle de l’âme d’autre part. Rien n’est constant, de sorte qu’aucun point fixe ne permet de régler la diversité. On est donc à un point critique où rien ne permet de savoir comment la réaction de l’un à l’autre va se faire.

Voir Misère 14 (Laf. 65, Sel. 99), Misère 2 (Laf. 54, Sel. 87), Contrariétés 12 (Laf. 129, Sel. 162), Loi figurative 25 (Laf. 270, Sel. 301), Pensées diverses (Laf. 558, Sel. 465) et Pensées diverses (Laf. 711, Sel. 589).

 

Divertir, Divertissement.

Voir la liasse Divertissement.

Le mot divertissement ne doit pas être entendu, chez Pascal, au seul sens moderne d’amusement ou d’activité de distraction amusante. Voir, sur l’évolution générale du mot au cours du XVIIe siècle, Bluche François (dir.), Dictionnaire du grand siècle, article Divertissement, p. 484-485 : le mot a souvent, au XVIIe siècle, le sens de détournement : on divertit un homme de sa voie. Chez Pascal, le mot prend un sens pour ainsi dire technique : le divertissement consiste à détourner son esprit des vues pénibles qu’impose le spectacle de la condition humaine, sujette aux maladies et à la mort.

Voir aussi Ordre 8 (Laf. 10, Sel. 44), Vanité 23 (Laf. 36, Sel. 70), Vanité 26 (Laf. 39, Sel. 73), Misère 19 (Laf. 70, Sel. 104), Raisons des effets 19 (Laf. 101, Sel. 134), etc.