Fragment Loi figurative n° 16 / 31 – Papier original : RO 35-2
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Loi figurative n° 302 p. 129 v°-131 / C2 : p. 157-158
Éditions de Port-Royal : Chap. X - Juifs : 1669 et janvier 1670 p. 85-86 / 1678 n° 13 p. 85-86
Éditions savantes : Faugère II, 274, XIV / Havet XV.8 / Brunschvicg 757 / Tourneur p. 260-1 / Le Guern 244 / Lafuma 261 / Sellier 292
Le temps du premier avènement est prédit, le temps du second ne l’est point, parce que le premier devait être caché, le second devait être éclatant, et tellement manifeste que ses ennemis mêmes le devaient reconnaître, mais comme il ne devait venir qu’obscurément et que pour être connu de ceux qui sonderaient les Écritures...
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La tradition chrétienne distingue deux avènements. Le premier est celui par lequel le Christ est venu sur la terre annoncer l’Évangile et racheter les hommes par la crucifixion. Le second est celui qui doit survenir à la fin des temps, pour le jugement dernier. Pascal s’interroge ici sur la manière dont le temps de l’un et de l’autre a été prédit, de manière claire pour le premier, mais non pour le second. On ne saisit pas immédiatement la raison pour laquelle ce fragment trouve place dans la liasse Loi figurative. En fait, Pascal pense qu’entre ces deux avènements, il existe une analogie tirée des contraires qui fait du premier la figure inversée du second.
Fragments connexes
A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182). Tant d’hommes se rendant indignes de sa clémence, il a voulu les laisser dans la privation du bien qu’ils ne veulent pas. Il n’était donc pas juste qu’il parût d’une manière manifestement divine et absolument capable de convaincre tous les hommes. Mais il n’était pas juste aussi qu’il vînt d’une manière si cachée qu’il ne pût être reconnu de ceux qui le chercheraient sincèrement. Il a voulu se rendre parfaitement connaissable à ceux-là. Et ainsi voulant paraître à découvert à ceux qui le cherchent de tout leur cœur, et caché à ceux qui le fuient de tout leur cœur, il a tempéré...
Fondement 1 (Laf. 223, Sel. 256). Pourquoi Jésus-Christ prophétisé en son premier avènement, pourquoi prophétisé obscurément en la manière.
Fondement 18 (Laf. 241, Sel. 273). Un Dieu humilié, et jusqu’à la mort de la croix. Deux natures en Jésus-Christ. Deux avènements.
Loi figurative 15 (Laf. 260, Sel. 291). Les prophètes ont dit clairement qu’Israël serait toujours aimé de Dieu et que la loi serait éternelle et ils ont dit que l’on n’entendrait point leur sens et qu’il était voilé. Et d’autant plus qu’on y trouve des contrariétés manifestes dans le sens littéral. Combien doit-on donc estimer ceux qui nous découvrent le chiffre et nous apprennent à connaître le sens caché, et principalement quand les principes qu’ils en prennent sont tout à fait naturels et clairs ? C’est ce qu’a fait J.-C. et les apôtres. Ils ont levé le sceau. Il a rompu le voile et a découvert l’esprit. Ils nous ont appris pour cela que les ennemis de l’homme sont ses passions, que le rédempteur serait spirituel et son règne spirituel, qu’il y aurait deux avènements, l’un de misère pour abaisser l’homme superbe, l’autre de gloire pour élever l’homme humilié, que J.-C. serait Dieu et homme.
Mots-clés : Avènement – Cacher – Connaître – Écriture – Ennemi – Obscur – Prédiction – Temps.